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Hassen Khelifati : « L’Algérie est une terre d’opportunités » (Vidéo)

Hassen Khelifati, PDG d’Alliance Assurances, affiche sa volonté de participer à l’objectif fixé par l’Algérie d’atteindre un PIB de 400 milliards de dollars.

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Hassen Khelifati : « L’Algérie est une terre d’opportunités » (Vidéo)
Thinhinane Lardjane
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Alliance Assurances fête cette année son 20e anniversaire. Dans cet entretien à TSA Algérie, son fondateur et PDG Hassen Khelifati revient sur le parcours de la seule compagnie d’assurance algérienne cotée à la Bourse d’Alger, ses projets, la digitalisation, sa vision de l’apport de la diaspora algérienne…

Alliance Assurances a réalisé de bons résultats financiers en 2024 avec une hausse du chiffre d’affaires et du résultat net. Comment expliquez-vous cette progression ?

Lors de l’assemblée générale des actionnaires d’Alliance Assurances qui s’est tenue le 5 juin dernier, nous avons constaté une progression du chiffre d’affaires de 7 % en 2024 par rapport à 2023, sachant que la progression du marché des assurances dommage qui n’a pas dépassé les 3 % (2,9 % après les derniers ajustements du CNA).

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Le résultat net a fait une progression de 16 % en 2024. Cela a permis à la compagnie de récompenser ses actionnaires avec 35 dinars de dividende par action détenue, contre 30 DZD en 2024.

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Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette progression : la mobilisation des cadres de notre entreprise, sa dynamique, son plan d’action pluriannuel, la proximité avec notre clientèle et sa fidélisation. Nous avons enregistré, par ailleurs, une hausse de près de 30 % des remboursements.

Notre portefeuille est très équilibré avec 50 % de particuliers et 50 % de corporate. Notre cœur de cible dans le corporate, ce sont les PME et PMI, nous continuons à gagner des parts de marché. L’autre point fort d’Alliance Assurances qui est une compagnie proche de ses clients, c’est sa stratégie de digitalisation.

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Votre entreprise vient de fêter ses 20 ans d’existence. Une véritable success story.

Nous sommes fiers de fêter nos 20 ans. Alliance Assurances, c’est l’histoire d’un homme et d’une idée née en 2004 dans une période compliquée pour le secteur privé algérien. L’Algérie sortait à peine de la décennie noire et l’affaire Khalifa avait ébranlé le secteur des finances. Il y a eu deux échecs dans le domaine des assurances, avec la disparition de Star El Hana, filiale de la banque privée BCIA et Baraka Oual Aman, filiale de Rayan Bank.

Le lancement d’Alliance Assurances ne s’est donc pas effectué dans des conditions optimales. Néanmoins, nous avons cru à notre projet petit à petit. Alliance Assurances a commencé à s’agrandir, à s’installer dans d’autres régions du pays, et à étendre son réseau.

La force de notre entreprise, c’est d’avoir fait le choix stratégique de communiquer et d’avoir occupé la scène médiatique. Nous avons commencé modestement en travaillant sur les segments de marché que nous maîtrisons : la PMI et PME puis les particuliers nous ont suivis. Nous avons innové.

Vous avez été les précurseurs de l’assistance automobile en Algérie…

Effectivement ! À notre arrivée sur le marché, en 2006-2007, nous avions observé l’absence de service d’assistance pour accompagner les contrats d’assurance comme cela se fait à l’étranger.

Contre vents et marées, nous avons réussi à mettre en place un plateau d’assistance. Le premier contrat a été vendu par Alliance Assurances le 15 avril 2007. Aujourd’hui, nous sommes fiers de dire qu’il y a 4 à 5 millions d’Algériens qui bénéficient de ces services, toutes compagnies d’assurances confondues. Cela montre que l’Algérien a la culture de l’assurance.

Le lancement d’Alliance Assurances n’a pas été facile, quels étaient les principaux obstacles ?

Nous avons traversé bien des tempêtes et fait face à des changements brusques de réglementation. Arrivés sur le marché le 1er janvier 2006, un changement brutal de la loi sur les assurances a été appliqué dès février 2006. Ce qui nous a obligés à libérer le capital dans des délais très courts. Dos au mur, nous avons cru que l’aventure allait s’arrêter net.

Mais nous avons fait un pari fou : faire une levée de fonds à la Bourse d’Alger, juste après l’échec de l’introduction du groupe Arcofina en 2008. Les dirigeants de la bourse étaient prudents, craignant un deuxième échec.

Même si nous n’avons pas obtenu la garantie de bonne fin, il y a eu mobilisation du secteur bancaire, du ministère des Finances et de la presse nationale.

Alliance Assurances a réussi à convaincre 7.000 Algériens à travers toutes les wilayas. Aujourd’hui, notre compagnie est toujours là, maintenant sa 2e position en tant qu’acteur des assurances du secteur privé. Notre compagnie a démystifié le secteur des assurances à travers sa politique de communication. Nous avons également proposé et fait avancer des réformes, et apporté des innovations dans ce secteur.

Certains disent qu’il n’est pas facile d’entreprendre en Algérie, qu’est-ce que vous leur dites ?

En 2011, j’ai dit à un ministre français que l’Algérie est un pays certes difficile, mais pas impossible. L’exemple d’Alliance est là pour le prouver. C’est vrai que ce n’est pas facile, mais il faut se battre pour ses idées.

Dans notre pays, il y a beaucoup d’opportunités pour l’entrepreneuriat. Il n’y a qu’à voir toutes ces startups qui naissent ces dernières années et qui réalisent des projets extraordinaires, pour s’en convaincre.

Il y a des compétences algériennes issues de l’écosystème des startups qui font des choses extraordinaires. Je suis parmi les premiers défenseurs de l’entrepreneuriat privé. Il représente 80 % de la valeur ajoutée hors hydrocarbure. C’est aussi le plus grand employeur en Algérie, dépassant même la Fonction publique.

L’Algérie est une terre d’opportunités et d’entreprenariat. En tant qu’acteur actif dans le patronat algérien, notre objectif est d’accompagner les autorités pour aller plus dans d’entrepreneuriat afin d’attirer davantage de jeunes, mais aussi notre diaspora. Quand on a 400.000 cadres supérieurs et beaucoup de chefs d’entreprises d’origine algérienne juste en France, ils peuvent venir participer à cet élan national de développement.

Alliance Assurances a adopté un nouveau slogan en relation avec la digitalisation. Pourquoi ?

Oui : « 20 ans de confiance, cap sur le digital » est notre slogan. Il souligne l’engagement de notre entreprise à la fois envers ses clients et sa transformation numérique. Alliance Assurances est la compagnie d’assurance la plus digitalisée en Algérie !

Alliance Assurances va se doter d’un nouveau siège ultramoderne. Pourriez-vous nous donner des détails ?

Alliance Assurances a commencé dans une villa à Dely Brahim que nous avons loué pendant quelques années, ensuite, nous avons acheté 6.000 m² de bureaux dans le centre commercial à Al-Qods à Chéraga.

Nous n’avons pas à rougir de notre histoire, et nous avons toujours eu ce projet de construire ce nouveau siège qui reflète les ambitions de notre entreprise.

L’histoire de ce siège qui sera situé dans le quartier d’affaires de Bab Ezzouar à Alger, a commencé en 2008, à l’occasion d’une rencontre entre une délégation de chefs d’entreprises et le ministre Cherif Rahmani.

C’est lui qui a lancé l’idée de construire un quartier des affaires à l’image de celui de la Défense à Paris. Au début, il était prévu de construire le siège à Sidi Abdallah, puis il a été transféré à Bab Ezzouar. Le siège a été conçu par un architecte algérien.

Il disposera de beaucoup de commodités afin d’assurer le bien-être de nos employés. Nous avons prévu des salles de travail, un auditorium, quatre niveaux de parking, deux salles de sport équipées, un terrain de football five, un terrain de paddle, une crèche…

Le nouveau siège abritera également La Maison de l’Entrepreneuriat. De quoi s’agit-il ?

La Maison de l’Entrepreneuriat est un espace d’incubation gratuit destiné aux jeunes porteurs de projets. Dans le cadre de notre responsabilité sociétale, nous voulons accompagner les jeunes startuppeurs en mettant à leur disposition des espaces, un encadrement et un financement.

S’il faut investir dans leurs projets, nous allons le faire, sinon nous allons essayer de les aider pour leur trouver des investisseurs. C’est un projet qui nous tient beaucoup à cœur. C’est une façon de contribuer au développement d’un tissu de startups, de donner une chance aux jeunes startuppeurs.

La digitalisation a toujours été votre priorité. Quelles sont les nouveautés pour votre clientèle ?

Nous n’avons jamais opté pour acheter des solutions à l’étranger. Au départ, nous avons pris le risque calculé d’engager un ingénieur algérien de retour en Algérie et qui a mis en place une solution informatique pour démarrer notre activité.

En 2009, deux jeunes sont venus nous voir pour nous proposer le développement d’un logiciel afin de contrôler l’ensemble de notre réseau en ligne. Malgré les problèmes liés à l’infrastructure Internet qui n’était pas développée, j’ai accepté leur projet. Je leur ai donné une année pour créer le logiciel et ils l’ont fait.

Dès le début, le choix d’Alliance Assurances s’est axé sur la digitalisation et les nouvelles technologies. Notre slogan le rappelle : « 20 ans de confiance, cap sur le digital ». En 2025, nous avons franchi une nouvelle étape. Les assurés d’Alliance Assurances peuvent souscrire ou renouveler leur contrat d’assurance via l’application mobile My Alliance. Autre nouveauté : ils peuvent déclarer eux-mêmes un sinistre, en prenant des photos et en les envoyant directement sur la plateforme d’expertise.

Le client recevra directement son indemnisation par virement bancaire. Ce processus est 100 % digitalisé. Par ailleurs, nous avons mis au point une plateforme appelée My Expert et My Agency qui permet aux clients d’effectuer toutes leurs opérations via un smartphone. La prochaine étape dans le processus de digitalisation de la compagnie est prévue dès la rentrée sociale 2025 : l’utilisation de l’IA pour améliorer notre productivité et les services rendus à notre clientèle.

L’Algérie s’est fixée comme objectif d’atteindre un PIB de 400 milliards de dollars en 2027. Comment le secteur des assurances peut-il y contribuer ?

La dernière loi sur le secteur des assurances date de 2006. Depuis plusieurs années, nous réclamons des réformes. La principale revendication du secteur, c’est la mise en place d’une autorité de régulation indépendante.

Le président de la République a l’ambition d’arriver à un PIB de 400 milliards de dollars en 2027. Aujourd’hui, le secteur des assurances pèse entre 1 et 1,2 milliard de dollars en Algérie. Nous sommes au même niveau que notre voisin tunisien avec un PIB cinq fois moins important que l’Algérie.

Notre ambition, c’est de multiplier ce chiffre par dix et d’arriver à 10 milliards de dollars qui ne représenteront même pas 2 % de l’ambition du PIB algérien. Nous voulons contribuer à réaliser l’objectif d’atteindre un PIB de 400 milliards de dollars.

Actuellement, notre taux de participation ne dépasse pas 0, 4 %. La moyenne dans le monde arabe est de 1, 5 %, la moyenne en Afrique est de 3 % et la moyenne dans le monde est de 7 %. Nous espérons que les textes réglementaires, les lois d’application seront votées prochainement.

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