search-form-close
« J’ai l’impression que l’Algérie n’est pas bien comprise aux États-Unis »

« J’ai l’impression que l’Algérie n’est pas bien comprise aux États-Unis »

L’ambassadeur des États-Unis à Alger, John Desrocher a prononcé, lundi 15 janvier à l’Institut diplomatique et des relations internationales (IDRI), un discours dans lequel il est revenu sur les rapports algéro-américains et sur les perspectives de la coopération entre les deux pays.

« J’ai l’impression que l’Algérie – son peuple, sa culture, son histoire – n’est pas bien comprise aux États-Unis. Je voudrais essayer de commencer à changer cela. Nous voulons aussi partager l’Amérique avec vous », a-t-il déclaré. Il a précisé les priorités de Washington dans sa coopération future avec Alger. « Premièrement, nous travaillerons à renforcer notre coopération bilatérale en matière de sécurité pour lutter contre le terrorisme et promouvoir la stabilité régionale. Deuxièmement, nous voulons développer le commerce bilatéral et l’investissement. Enfin, nous continuerons à travailler avec nos partenaires algériens pour favoriser les liens entre les deux peuples et le dialogue sur des sujets couvrant l’ensemble de notre relation. Bien sûr, les questions diplomatiques, politiques et économiques sont essentielles, mais nous espérons également élargir nos relations dans les domaines culturels et éducatifs », a-t-il indiqué. Les deux pays tiennent, selon lui, des consultations « extensives » et des dialogues stratégiques et militaires réguliers sur les questions sécuritaires en Afrique du Nord.

Washington salue les efforts de l’Algérie pour le Mali

« Nous continuons à apprendre de l’expérience et de l’expertise que l’Algérie a acquise en payant un lourd tribut dans sa propre lutte contre le terrorisme. Nous travaillons en étroite collaboration pour soutenir le processus politique mené par l’ONU sur la Libye, et nous saluons les efforts déployés par l’Algérie à la tête du comité de suivi de l’Accord d’Alger de 2015 pour promouvoir une solution politique au Mali. Je me suis rendu à Bamako en novembre dernier et j’ai rencontré plusieurs de nos partenaires maliens et diplomates algériens. Nous reconnaissons le rôle important que joue l’Algérie dans la promotion de la stabilité au Mali et dans la région du Sahel », a déclaré le diplomate américain.

Il a évoqué les relations bilatérales dans les domaines économique et commercial. « L’Algérie a une opportunité importante de poursuivre la diversification économique, de promouvoir la croissance du secteur privé et d’attirer les investissements étrangers », a-t-il dit.

« Nous soutenons l’apprentissage de la langue anglaise »

« L’année dernière, l’Algérie a lancé un nouveau modèle économique pour développer et diversifier ses industries nationales. Elle a également réévalué les programmes de subventions de l’État et exploré de nouvelles formes de financement. Le gouvernement américain applaudit les efforts déployés par l’Algérie pour diversifier son économie et nous voulons nous associer à ce processus », a-t-il ajouté.

John Desrocher a parlé aussi du secteur des hydrocarbures en évoquant les réserves de l’Algérie en matière de gaz et de pétrole. « Vu l’expertise considérable des États-Unis dans le secteur de l’énergie, j’encouragerai les entreprises américaines à travailler en partenariat avec des entreprises algériennes pour développer le secteur de l’énergie », a-t-il soutenu. Il a fait un plaidoyer en faveur du développement des échanges universitaires et a parlé des opportunités offertes aux étudiants et aux chercheurs algériens pour visiter les États-Unis.

« Par exemple, nous offrons des bourses pour étudier aux États-Unis à travers le programme Fulbright. Nous offrons également des opportunités pour les jeunes professionnels de rencontrer et d’apprendre de leurs homologues américains à travers le programme International Visitors Leadership. Pour ceux qui ont besoin d’aide pour apprendre l’anglais, nous soutenons également l’apprentissage de la langue anglaise pour les étudiants dans tout le pays », a-t-il proposé.

« Nous voulons que les dirigeants algériens et les citoyens algériens sachent que les États-Unis sont attachés à un partenariat durable et multidimensionnel qui favorise la croissance économique inclusive et le développement démocratique », a-t-il conclu.

Diplomate depuis trente ans, John Desrocher, spécialiste des questions du commerce international, a occupé ces trois dernières années les fonctions de sous-secrétaire d’État adjoint pour l’Égypte et les Affaires du Maghreb après plusieurs missions à Baghdad et Le Caire. Il a été nommé ambassadeur à Alger en juin 2017.

  • Les derniers articles

close