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L’ « Opep du gaz » se réunit dans un climat d’incertitude

L’ « Opep du gaz » se réunit dans un climat d’incertitude

Le Forum des Pays exportateurs de gaz (FPEG) -dont l’Algérie est membre- se tient cette semaine en Bolivie, à Santa Cruz de la Sierra, dans un contexte où la surabondance de l’offre pèse sur les prix.

Les participants à ce forum annuel pourraient se concerter sur « une méthode afin de déterminer les prix de vente du gaz dans les contrats gaziers », ce qui favoriserait une plus grande stabilité face aux fluctuations du marché, avait précisé le ministre des Hydrocarbures bolivien Luis Sanchez il y a quelques jours, selon l’agence de presse gouvernementale bolivienne.

Les 12 pays membres de cette organisation doivent notamment faire face à la concurrence du gaz des États-Unis, particulièrement offensive. Selon les estimations de l’Agence américaine d’information sur l’énergie(EIA), le pays est en phase de devenir, d’ici 2020, le troisième exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) après le Qatar et l’Australie.

En outre, l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) a indiqué que les États-Unis produiront en 2022 plus d’un cinquième du gaz mondial, ce qui les placera alors au même niveau que la Russie et la Norvège, principaux exportateurs de gaz.

Mais la menace américaine n’est pas la seule. D’autres acteurs, membres du cartel du gaz, pourraient venir bousculer l’ordre établi sur le marché mondial et faire pression sur les prix. En début de semaine, le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi a indiqué que l’Europe pourrait tirer profit des ressources gazières de l’Égypte et de Chypre pour assurer son approvisionnement. En pleine crise diplomatique avec ses voisins, le Qatar a quant à lui annoncé qu’il souhaitait augmenter de 30% sa capacité de production de gaz.

Enfin, des projets de gazoduc -comme le TAP (pour « Transadriatic Pipeline »)– doivent permettre d’ici quelques années d’alimenter l’Europe en gaz et de sécuriser les importations gazières sur le long terme.

Dans ce contexte, les pays acheteurs savent qu’ils ont désormais la main et peuvent faire pression sur leurs fournisseurs historiques pour renégocier les tarifs et obtenir des contrats à court terme. Pour rappel, certains contrats gaziers européens à long terme négociés avec l’Algérie -comme ceux de la France et de l’Italie- arrivent à échéance entre 2018 et 2019.

| LIRE AUSSI : Contrats gaziers : la bombe à retardement qui attend l’Algérie 

Les exportateurs de gaz peuvent toujours compter sur une hausse de la demande mondiale de gaz. Selon un rapport sur les perspectives d’ici à 2040 de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), la demande de gaz devrait croître de près de 34 mbep/j, passant de 59,2 mbep/j en 2015 à environ 93,2 mbep/j en 2040, soit un taux de croissance annuel moyen d’environ 1,8%. La part du gaz dans le mix énergétique global passera, selon l’étude du cartel, d’environ 21,5% en 2015 à plus de 25% en 2040, dépassant ainsi le charbon et devenant le deuxième combustible le plus important dans le mix énergétique.

Des arguments repris par le secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), l’Iranien Mohammad Hossein Adeli, à l’ouverture du sommet. « Le pétrole va diminuer sa part, dans le mix énergétique (mondial), de 32 à 29%, le gaz va augmenter la sienne de 22 à 26% et le charbon va connaître une forte baisse, de 27 à 20% », a-t-il rappelé, selon des propos rapportés par l’AFP.

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