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Couscous et la femme : la ministre de la Culture provoque une grosse polémique

Couscous et la femme : la ministre de la Culture provoque une grosse polémique

Les ministres algériens n’en finissent pas avec les déclarations polémiques et des phrases qui suscitent des réactions en chaîne et la colère de la population. La liste des membres du gouvernement Djerad qui se distinguent par des déclarations hâtives parfois blessantes vient de s’allonger.

Après le ministre de la Poste et des Télécoms, ses collègues du Commerce et de la Jeunesse et des Sports, et la secrétaire d’Etat aux Sports d’élite, c’est au tour de leur collègue de la Culture de s’aventurer le terrain glissant des phrases qui ne passent pas.

Commentant la décision de l’Unesco de classer le couscous au patrimoine immatériel de l’humanité, Malika Bendouda a prononcé une phrase pour le moins inadéquate et même bizarre, qui a fait rougir de colère des femmes algériennes.

« Une menace pour les familles »

« La femme qui ne sait pas rouler le couscous constitue une menace pour ses familles », a lancé la ministre, sans sourciller, en parlant de l’importance de ce plat qui, pour elle, symbolise la vie.

Une phrase qui a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, où les commentaires n’ont pas cessé depuis la diffusion d’un extrait du discours de la ministre où elle parle de la relation entre rouler le couscous, la femme algérienne et la vie.

Sur le réseau social Facebook, le politologue Cherif Dris estime que Malika Bendouda a fauté. « J’ai écouté la déclaration de la ministre de la Culture dans son intégralité. Effectivement elle parlait de la femme qui ne sait pas rouler le couscous dans un contexte historique donné. Cependant, elle aurait dû faire très attention en se gardant d’utiliser certains mots et placer sa phrase dans son contexte. Cela d’autant plus que les médias sélectionnent des passages dans un discours. Un problème de communication avéré qu’elle doit impérativement rectifier. »

« Je passe aux aveux. Je ne sais pas rouler le couscous. C’est donc si grave ? », écrit la journaliste Souhila Hamadi sur le même réseau social. Une autre journaliste pose une bonne question : « Mme la ministre saît-elle rouler le couscous ? ».

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Malika Bendouda « sait-elle rouler le couscous ?

En attendant une éventuelle réponse de Malika Bendouda, il faut dire que la ministre de la Culture n’est pas la première à s’aventurer dangereusement sur ce terrain glissant. D’autres ministres ont fait l’amère expérience des déclarations à l’emporte-pièce, qui ont alimenté la polémique sur les réseaux sociaux.

Brahim Boumzar est passé par là

Fin septembre, le ministre de la Poste et des Télécoms, Brahim Boumzar n’a pas fait attention quand il a voulu tancer des opérateurs téléphoniques à Oran. « On est à Oran pas au Sahara », avait-t-il dit. Vexés, des Algériens ont dénoncé ces propos et certains internautes sont allés plus loin en les qualifiant de racistes.

Le ministre a ensuite présenté ses excuses aux Algériens et il est toujours en poste, mais la leçon n’a pas été apprise par le gouvernement Djerad. Un mois après, rebelote. En meeting à Alger dans le cadre de la campagne pour le référendum pour la révision de la constitution du 1er novembre, le ministre de la Jeunesse et des Sports Sid Ali Khaldi a prononcé aussi des mots qu’il a ensuite regrettés.

« Celui qui n’est pas content n’a qu’à changer de pays »

« Nous allons construire un Etat conforme à la déclaration du 1er novembre, un Etat démocratique et social dans le cadre des principes de l’islam. Pour la première fois depuis l’indépendance, nous avons constitutionnalisé la déclaration du 1er novembre et celui qui n’est pas content n’a qu’à changer de pays », avait-t-il lancé.

Croyant bien faire, il a insisté à deux reprises sur invitation à « changer de pays ». Aussitôt, les réactions hostiles se sont multipliées sur les réseaux sociaux, obligeant le jeune ministre à présenter aussi des excuses.

Une autre bourde peut être ajoutée à cette liste qui s’allonge. Il s’agit de la curieuse menace brandie par le ministre du Commerce Kamel Rezig à l’encontre des exportateurs de dattes. C’était début octobre dernier.

Kamel Rezig, le commerce extérieur et le domino

« Nous avons les meilleures dattes mais nous ne pouvons pas les exporter parce que nous ne pouvons pas les emballer. Ils la prennent en Tunisie où elle est emballée puis réexportée au nom de ce pays. Il y a un pays européen qui est classé cinquième au monde dans l’exportation de la Deglet Nour sans posséder un seul palmier. C’est de la datte qui part de chez nous. Ils se contentent de l’emballer et de lui mettre un code-barres (…) », avait déclaré Kamel Rezig, étalant sa méconnaissance des pratiques du commerce extérieur.

Et de menacer : « On a dit pas question, il n’y aura plus d’exportation en vrac (…) Je vais fermer le domine (domino), et double-six va mourir dans sa main ».

Le ministère du Commerce a ensuite assuré que l’Algérie n’a gelé, ni interdit l’exportation des dattes ou autres produits agricoles à l’exception de l’ail dont l’interdiction avait été déjà annoncée.

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