Le nouvel échange de sanctions entre la Russie et les Etats-Unis relance leur confrontation et met fin aux espoirs de réchauffement suscités par l’élection de Donald Trump, estimaient lundi presse et experts russes.

Le personnel diplomatique des Etats-Unis en Russie sera réduit de 755 personnes pour être ramené à 455, a annoncé dimanche le président russe Vladimir Poutine en réaction à l’adoption de nouvelles sanctions par le Congrès américain.

« Les espoirs d’amélioration des relations entre la Russie et les Etats-Unis se sont définitivement évanouis: les deux pays arrivent à un nouveau niveau dans leur guerre de sanctions, qui peut prendre une très grande ampleur, ce qui risque de causer des pertes plus importantes à la Russie qu’aux Etats-Unis », écrit le quotidien libéral Vedomosti.

Donald Trump avait promis pendant sa campagne électorale de réconcilier Moscou et Washington, dont les relations sont au plus bas en raison des désaccords concernant notamment la crise ukrainienne et la guerre en Syrie.

Mais la lune de miel espérée n’a pas eu lieu. Au contraire, les accusations d’ingérence russe pendant la campagne américaine empoisonnent toujours la présidence Trump six mois après sa prise de fonction et ont abouti aux nouvelles sanctions de ces derniers jours.

« On ne peut pas compter sur quoi que ce soit de positif, ni maintenant, ni dans une quelconque perspective », en raison de la situation politique actuelle aux Etats-Unis, a estimé le politologue Fiodor Loukianov sur la radio Business FM.

Les relations « se stabilisent à un très faible niveau. Je pense que la coopération va se poursuivre seulement sur des questions internationales concrètes », a-t-il ajouté.

Les investisseurs semblaient partager ce constat puisque les marchés financiers russes, après avoir été soutenus par l’élection de Donald Trump, accusaient le coup lundi. Le rouble s’échangeait en baisse, comme l’indice boursier moscovite RTS qui perdait plus de 1% en matinée, bien que les mesures annoncées par Vladimir Poutine soient diplomatiques et non économiques ou commerciales.

« Les mesures prises par la Russie constituent un élargissement et un renforcement de la confrontation avec les Etats-Unis », a expliqué à l’AFP NikolaÏ Petrov, de la Haute Ecole d’Economie de Moscou.

« La Russie ne dispose pas de tellement de ressources économiques et militaires pour répondre (à Washington, ndlr) par des sanctions mais la Russie peut nuire aux Etats-Unis dans le domaine de la politique internationale », a jugé le politologue, évoquant la possibilité de « nouvelles cyberattaques ».