Avantage pour les Russes devant les Français sur le marché algérien du blé. Malgré son prix élevé, l’Algérie est restée cet été le deuxième acheteur du blé russe.
Gros importateur mondial de blé, l’Algérie devrait acheter cette année des quantités encore plus importantes de blé sur les marchés internationaux pour subvenir à ses besoins.
Selon les prévisions faites fin juillet dernier par le département d’État américain de l’agriculture, les importations algériennes devraient s’élever à 8,7 millions de tonnes, soit 1,2 million de tonnes de plus qu’en 2022.
Cette hausse attendue des importations est due à des prévisions d’une production locale en baisse de 600.000 tonnes par rapport à la campagne précédente.
En raison d’une sécheresse qui a touché le pays pendant l’hiver et une grande partie du printemps, la production algérienne de blé devrait se situer à 2,7 millions de tonnes.
Depuis 2019, l’Algérie s’est mise à se tourner vers d’autres fournisseurs, dont la Russie. Les Algériens ont même « pris goût au blé russe », ces dernières années, conclut le président de l’Union céréalière russe, Arkadi Zlotchevski, qui constate une certaine fidélité de l’Algérie au blé de son pays.
En juillet dernier, la Russie a refusé de reconduire l’accord céréalier de la Mer noire et en même temps, elle a mis fin au dumping de ses céréales, ce qui a induit une hausse de leurs prix.
L’Algérie deuxième acheteur du blé russe, derrière l’Égypte
Le blé russe se négocie désormais à des prix supérieurs à ceux du blé français, selon Zlotchevski, mais l’Algérie continue de s’approvisionner en grandes quantités auprès de la Russie.
Selon Arkadi Zlotchevski, cité par le média russe Sputnik, l’Algérie est devenue le deuxième acheteur du blé russe (derrière l’Égypte et devant la Turquie) et a gardé cette position depuis le 1er juillet, date du début de la campagne céréalière, malgré une hausse sensible des prix des céréales russes.
Les analystes avaient prévu que l’Algérie allait continuer à préférer le blé russe au blé français et ces précisions se sont réalisées, souligne Zlotchevski qui estime que cette tendance pourrait s’expliquer par « un éventuel retard de programmes français de financement ».
L’agence Reuters avait déjà rapporté en juin dernier, lorsque l’Algérie avait lancé un appel d’offres international pour l’achat de blé meunier, que la part du lion reviendra aux Russes dans ces achats. L’agence britannique avait cité les prévisions de négociants européens.
Selon la même source, 400.000 tonnes de blé ont été achetées à la Russie par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) à des prix oscillants entre 261,50 à 264,50 dollars la tonne. Les quantités achetées à d’autres pays n’ont pas été précisées.
Malgré une hausse sensible de la production en volume et en valeur (35 milliards de dollars en 2022), l’agriculture algérienne reste peu performante dans les filières stratégiques (céréales, laits et viandes notamment).
L’Algérie a lancé ces dernières années une bataille pour assurer son autosuffisance alimentaire en axant sur la filière céréalière, mais les résultats peinent à arriver, en raison d’une agriculture peu moderne.
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a fixé à la filière l’objectif de produire 9 millions de tonnes par an à raison d’un rendement de 30 quintaux à l’hectare sur un total de 3 millions d’hectares emblavés. Le président de la République a estimé que cet objectif était largement à la portée de la filière.
SUR LE MÊME SUJET :