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Laid Benamor, président de la CACI : « Je suis pour la liste des produits interdits d’importation »

Laid Benamor, président de la CACI : « Je suis pour la liste des produits interdits d’importation »

La question de la révision des statuts des chambres de commerce a été évoquée avec insistance par les participants à l’Assemblée générale (AG) ordinaire de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), tenue ce mercredi 4 avril, à l’hôtel El Aurassi, à Alger.

« Nous avons travaillé durant ces quatre années à revoir les statuts. Malheureusement, il n’y a pas eu de continuité dans le suivi. Mais là, il y a une discussion avec le ministère du Commerce pour introduire des amendements aux statuts. Pour entamer des opérations, nous devons avoir des moyens de financements. L’État doit nous donner des moyens pour qu’on puisse s’autofinancer et être autonomes. L’État peut lever progressivement le soutien à la Chambre de commerce. Nous y sommes prêts », a déclaré à la presse Mohamed Laid Benamor, président de la CACI depuis 2014, en marge des travaux de l’AG .

Il a rappelé certaines missions de la Chambre de commerce comme l’organisation des manifestations économiques et la formation « que ce soit pour les jeunes entrepreneurs ou pour les entreprises elles-mêmes ».

« Nous avons un budget pour assister les entreprises à organiser des formations sur l’exportation et sur les différents métiers sur les cinq prochaines années. Nous voulons également organiser des manifestations dans différentes régions du pays. Cela permettra d’assurer des financements pour les chambres de commerces qui pourront alors mener des activités en faveur des opérateurs économiques », a-t-il précisé.

Ouahiba Bahloul, directrice générale de la CACI depuis mai 2017, a, pour sa part, précisé que la Chambre de commerce est une institution publique au service « de l’entreprise publique et privée ».

« Notre objectif est d’aller vers plus de proximité. C’est le développement territorial qui nous intéresse. Notre atout majeur est d’être présent sur l’ensemble du pays. Nous voulons être l’interlocuteur entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques, c’est l’une de nos missions, de part nos statuts. Nous voulons concrétiser cela réellement sur le terrain », a-t-elle dit.

« Renforcer les rangs et innover »

Selon Mohamed Laid Benamor, qui est également vice-président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), un travail en profondeur doit être fait sur les chambres de commerce.

« Nous devons renforcer les rangs et innover. Avec notre expérience de quatre années, nous avons dressé un état des lieux et constaté beaucoup de lacunes. Il y a un énorme potentiel. Un grand travail est à mener aussi au niveau des régions. La Chambre de commerce et d’industrie peut faire mieux. Nous avons un réseau assez important. Il y a une demande », a-t-il soutenu.

Ouahiba Bahloul a annoncé que le nombre des adhérents des chambres de commerce est de 600.000 actuellement.

« L’adhésion se fait au niveau local. Notre objectif est de dépasser le million d’adhérents. Nous avons un bel avenir devant nous. Nous avons d’ailleurs entamé un travail de cartographie en coordination avec l’ensemble des acteurs pour avoir cette plateforme qui donnera un peu plus de visibilité aux opérateurs et aux investisseurs nationaux et étrangers ainsi qu’aux décideurs. C’est un outil d’aide à la décision », a-t-elle indiqué.

Avant sa nomination à la direction générale, Ouahiba Bahloul occupait le poste de responsable des relations internationales à la CACI.

« Il faut produire pour pouvoir exporter »

« Cela a donné un souffle à notre économie. Je n’ai qu’à citer l’exemple des entreprises de céramique qui arrivent à respirer aujourd’hui. Elles travaillent à temps plein. Tous les pays se protègent alors que nos partenaires nous font le reproche en disant que cette mesure est contraire à l’Accord avec l’Union européenne (Accord d’association). Beaucoup d’importateurs réfléchissent pour investir en Algérie. Il faut produire pour pouvoir exporter. Contrairement à beaucoup de gens, je suis pour la liste des produits interdits d’importation. Exporter est un métier », a soutenu Mohamed Laid Benamor.

Il a souligné que dans le monde, il existe des entreprises spécialisées en export. « Elles ne font que cela, ne produisent pas. Nous essayons de former nos entreprises aux techniques d’exportation. Nous demandons à ce que les entreprises aient un département export. Aujourd’hui, on ne maîtrise même pas le marché de frêts », a -t-il regretté.

Lors des débats, le -ministre du Commerce Mohamed Benmeradi (remplacé hier par Said Djellab) a appelé les opérateurs économiques à rejoindre les chambres de commerce.

« Nous ne pouvons pas être forts si nous sommes dispersés. Aujourd’hui, les pouvoirs publics ont besoin d’avoir un interlocuteur solide au niveau des régions. Et l’opérateur économique a besoin de travailler dans un cadre organisé pour pouvoir défendre ses droits. Les pouvoirs publics ont des objectifs, veulent créer des emplois et créer de la stabilité dans les régions. Et s’il n’y a pas, de part et d’autre, des acteurs représentatifs pouvant défendre les intérêts de chacun et poser les vrais problèmes, on ne peut pas aller loin », a argué Mohamed Laid Benamor.

Un prochain déplacement en Arabie saoudite et en Russie

Le défi est, selon lui, d’installer des responsables au niveau des chambres de commerce de chaque wilaya capables de défendre « les vrais opérateurs économiques pour qu’ils puissent investir ».

Il a annoncé un prochain déplacement en Arabie saoudite pour la réunion de la commission mixte de coopération algéro-saoudienne.

« Nous avons également un déplacement en Russie. Et en mai prochain, l’Algérie va abriter pour la première fois la réunion de l’Union arabe des chambres de commerce qui se regroupera pour sa 127e session en présence d’hommes d’affaires. Le débat tournera sur l’encouragement de l’investissement en Algérie », a-t-il annoncé.

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