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L’Algérie, 3e financeur des mosquées en France après l’Arabie saoudite et le Maroc

L’Algérie, 3e financeur des mosquées en France après l’Arabie saoudite et le Maroc

L’Algérie se place à la troisième position des pays apportant de l’argent au financement des mosquées françaises, selon un sondage publié, ce dimanche 11 février, par le JT. L’État algérien verse ainsi 2 millions d’euros à la France, quand le Maroc finance à hauteur de 6 M€ et l’Arabie saoudite à près de 3,8 M€.

L’enquête précise néanmoins que 80% du financement des mosquées provient des quêtes (zakat) et dons effectués par la communauté musulmane française.

Si la France compte 2.450 mosquées sur son territoire, celles-ci seraient surtout implantées dans les grandes villes. L’étude précise que 64% d’entre elles feraient moins de 150 m².

L’islam, 2e religion de France, divise les Français

Par ailleurs, un autre sondage soulève un point sensible au sein de la société française. Celui-ci précise que 56% des Français estiment que l’islam est compatible avec les valeurs de la société française tandis que 43% pensent le contraire.

Preuve que l’intégration de l’islam – et a fortior des musulmans –  en France n’est pas encore chose totalement acquise.

En revanche, cette même enquête révèle que 70% de la population ne serait pas favorable à la création d’une taxe sur les produits halal dont les revenus serviraient à financer le culte musulman français. L’islam et sa population représentent un pan important de la société.

Selon les rapports d’information de deux sénateurs français, relayés par le JDD, la France compterait entre 3 et 6 millions de musulmans, dont environ 2 millions seraient pratiquants, faisant ainsi de l’islam la 2e religion de France.

Macron et le chantier de l’islam

Le chef de l’État français envisage de modifier en profondeur l’organisation de l’islam sur le sol français. S’il avance « touche par touche », il souhaite toutefois ne pas traîner en chemin.

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« Nous travaillons à la structuration de l’islam de France et aussi à la manière de l’expliquer, ce qui est extrêmement important. Mais je ne dévoilerai une proposition que quand le travail sera abouti. Ma méthode pour progresser sur ce sujet, c’est d’avancer touche par touche », déclare-t-il au JDD.

Avant d’ajouter : « Mais c’est durant ce premier semestre 2018 que je souhaite poser les jalons de toute l’organisation de l’islam de France. » Une tâche qui s’avère titanesque tant des points aussi cruciaux que compliqués sont à réviser.

Dépoussiérer le système du Conseil français du culte musulman (CFCM) figure à ce titre comme une mission majeure. Créée en 2003 sous la conduite de Nicolas Sarkozy, l’organisation, qui se voulait représentative des musulmans de France, jouit d’un défaut de popularité auprès de la communauté musulmane. « À peine un tiers des musulmans connaissent son existence », note le journal, citant une enquête de l’Ifop pour l’Institut Montaigne parue en 2016.

Emmanuel Macron, qui avait annoncé ce travail « sur la structuration de l’islam en France » à la suite de ses vœux adressés aux autorités religieuses le 4 janvier dernier, veut en finir avec le système d’élection des membres du CFCM. Un système « où l’influence des pays étrangers (Algérie, Maroc, Turquie, Arabie Saoudite, Qatar) se révèle déterminante », écrit le JDD.

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Mais l’état-major du CFCM consentirait à ce changement. « Il y a une prise de conscience au sein du CFCM qu’une ouverture est nécessaire », reconnaît Anouar Kbibech, le vice-président de l’organisme. Des propositions de réforme devraient être transmises au gouvernement en juin prochain.

La formation des imams est un autre sujet essentiel. Alors que le gouvernement porte l’objectif de proposer, sur son sol, une formation à la fois théologie et profane adapté au contexte du pays, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) – « proche des Frères musulmans », selon le JDD -, et la Grande mosquée de Paris forment imams et aumôniers en France.

Aujourd’hui, les deux institutions seraient toutefois « dépassées » face au salafisme. Sur les 2450 mosquées que compte la France, une centaine d’entre elles seraient de tendance salafiste, selon les renseignements intérieurs. Certaines ont été fermées. En 2010, le ministère de l’Intérieur dénombrait environ 15 000 salafistes dans le pays, rapporte le JDD.

Un chiffre qui paraît dérisoire comparé au nombre total de musulmans en France, mais qui serait en hausse. Le problème serait que les activités de ces entités salafistes sont difficilement identifiables, leur influence se pratiquant surtout sur Internet à travers le discours de trentenaires, auquel s’identifient leurs adeptes.

En France, ce sont « plutôt des jeunes, âgés de 18 à 30 ans, mais aussi des quinquagénaires et des sexagénaires, l’ancrage de cette mouvance dans notre pays datant des années 1990 », explique le sociologue Samir Amghar au journal.

Enfin, dernier point clé : instaurer plus de transparence dans le financement du culte musulman. Si nous avons vu précédemment que le financement des mosquées en France trouvait sa source auprès de la générosité de la communauté musulmane et de certains pays musulmans, dont l’Algérie, le système n’en resterait pas moins opaque.

« Sur les contributions des États et de groupes caritatifs étrangers plane le soupçon qu’elles soient idéologiquement orientées (Frères musulmans, salafistes…) et difficilement traçables », écrit le journal.

Le business lié au monde musulman se montre quant à lui très juteux. « Un hajj coûte entre 5000 et 6000 euros en moyenne, soit 1000 à 2000 euros de plus que chez nos pays voisins européens, pour des prestations comparables », raconte au journal Sofiane Moulay, créateur d’un comparateur de prix pour les voyages à La Mecque.

Si le marché des pèlerins est estimé à 250 millions d’euros, le business du halal a pesé plus de 7 milliards d’euros en 2017, d’après Bernard Boutboul, directeur d’un cabinet de conseil marketing auprès des marques et restaurateurs.

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