Société

L’Algérie instaure une nouvelle condition pour le recrutement

L’Algérie va imposer une nouvelle règle pour le recrutement dans la fonction publique et les entreprises publiques et privées, dans le cadre d’un projet de loi relatif à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes.

Le texte a été présenté mardi par le ministre de la Justice Lotfi Boudjemaa devant la Commission des affaires juridiques et administratives et des libertés à l’Assemblée populaire nationale (APN).

Parmi les mesures préconisées, l’obligation pour les futurs salariés de la Fonction publique et des entreprises de présenter un certificat négatif attestant de la non-consommation de stupéfiants ou de substances psychotropes.

 

Trafic de drogue : l’Algérie veut muscler sa législation

 

 Le ministre a révélé que des « analyses médicales attestant de la non-consommation de stupéfiants ou de substances psychotropes seront désormais exigées dans les dossiers des candidats aux concours de recrutement de ces organismes ».

Les administrations, les entreprises publiques et privées ainsi que les organismes d’intérêt public sont concernées par cette mesure. Le certificat négatif attestant de la non-consommation de stupéfiants fera partie du dossier de recrutement.

En plus, le gouvernement veut s’attaquer à la consommation de la drogue par les élèves. Le projet de loi présenté par Lotfi Boudjemaa propose d’introduire des « contrôles médicaux périodiques des élèves dans les établissements éducatifs et de formation, des tests de dépistage précoce de drogues et/ou de psychotropes, après l’obtention de l’aval des représentants légaux, ou, le cas échéant, du juge compétent ».

 

Des primes pour dénoncer les dealers

 

Avec ce projet de loi, l’Algérie veut « durcir les peines prévues pour certains crimes et de criminaliser de nouveaux actes, prenant en compte les effets négatifs et néfastes des stupéfiants sur la santé publique, la sécurité et l’ordre publics et sur les personnes », a précisé le ministre alors que la consommation de la drogue a pris des proportions inquiétantes ces dernières années dans le pays, comme en témoigne les quantités de kif traité, de cocaïne et de psychotropes saisies chaque année par les services de sécurité.

Le projet de loi présenté par Lotfi Boudjemaa a aussi pour objectif « la protection de la sécurité nationale contre les dangers d’usage et de trafic illicites des stupéfiants et des substances psychotropes ».

 

La peine capitale pour les trafiquants de drogue

 

Le trafic et la consommation des drogues sont devenus des enjeux de sécurité nationale. L’Algérie a accusé, à maintes reprises certains pays comme le Maroc de chercher à inonder le pays  de différentes substances toxiques comme le kif traité et les psychotropes.

Pour muscler sa législation contre le trafic de stupéfiants, le gouvernement propose des « incitations financières pour ceux qui signalent les délits liés à la drogue et dénoncent les trafiquants ».

Le texte propose d’appliquer la peine capitale pour les crimes jugés graves dans les affaires de drogues notamment « lorsque le crime commis entraîne la mort, cause de graves préjudices pour la santé publique ou s’il est commis avec circonstances aggravantes, à l’instar de ceux commis dans le cadre d’un groupe criminel organisé transfrontalier.

La peine capitale peut être prononcée dans le cas où l’objectif du crime lié à la drogue est de « porter atteinte à la sécurité nationale, de créer un climat d’insécurité ou de troubler l’ordre public, ou encore lorsqu’ils sont commis sur instigation ou au profit d’un Etat étranger, ou avec usage ou menace d’usage d’armes ».

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