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Le chef du bureau de l’AFP à Alger sans accréditation

Le chef du bureau de l’AFP à Alger sans accréditation

Les autorités algériennes n’ont pas renouvelé l’accréditation à Aymeric Vincenot, chef du bureau de l’Agence France Presse (AFP) à Alger, a-t-on appris de sources autorisées.

Les cinq autres journalistes du bureau d’Alger de cette agence ont reçu leurs accréditations du ministère de la Communication, le 25 janvier dernier.

En 2018, Aymeric Vincenot n’a reçu son accréditation qu’à la dernière minute, c’est-à-dire avant l’expiration du délai du renouvellement, après des interventions politiques.

Selon la loi, les journalistes étrangers accrédités en Algérie figurent dans la liste des catégories d’étrangers exclus de « l’obligation de titres de travail ». L’accréditation vaut un permis de travail. Si l’accréditation n’est pas renouvelée, le journaliste ne peut plus exercer en Algérie et a un délai de trente jours pour quitter le territoire national puisque le droit de séjour n’est plus garanti.

À titre exceptionnel, « et sur la base d’une demande motivée », un délai supplémentaire est accordé ne dépassant pas les 15 jours. À partir de la fin février 2019, le chef du bureau AFP à Alger ne pourra plus exercer ses fonctions dans le cas où son accréditation n’est pas renouvelée. « Je n’ai reçu aucune notification. Le renouvellement des accréditations se fait habituellement en mars ou en avril », a répondu Aymeric Vincenot, contacté par TSA.

Contactée par TSA, la direction de l’AFP à Paris a répondu : « À la suite des informations parues dans la presse algérienne sur la situation du directeur du bureau de l’AFP à Alger, la direction de l’Agence France Presse tient à préciser qu’elle n’a pas reçu de notification de la part des autorités algériennes et qu’elle n’est donc pas en mesure de faire le moindre commentaire à ce sujet », est-il souligné. L’agence française rappelle que son bureau d’Alger existe depuis 1962.

Réserves des autorités algériennes

Le non renouvellement de l’accréditation à un journaliste étranger ou à un journaliste algérien travaillant pour un média étranger n’est pas suivi de notification officielle.

Début janvier 2017, Aymeric Vincenot a succédé à Amer Ouali à la tête du bureau AFP à Alger avec statut « d’envoyé spécial » pour une année. Selon nos informations, les autorités algériennes n’auraient pas apprécié des déclarations qualifiées d’ »hostiles » et de « déplacées » du journaliste français à propos de l’Algérie et une couverture « orientée » et « déséquilibrée » de certains événements politiques et économiques ou ayant un rapport avec le dossier de la migration illégale.

En juin 2008, les autorités algériennes ont retiré l’accréditation à Hassan Zenati, chef du bureau AFP à Alger, après la publication d’une information sur un attentat terroriste à Beni Amrane (l’agence a annoncé la mort de treize personne alors que l’attentat a provoqué le décès de deux citoyens).

Le même jour, le correspondant de Reuters a reçu une décision similaire après la diffusion d’une fausse information sur un attentat à l’explosif à Bouira. Le journaliste allemand Ulf Laessing, qui devait diriger le bureau Afrique du nord de Reuters à partir d’Alger, n’a pas reçu son visa depuis presque deux ans.

À défaut, il s’est établi à Tunis d’où il suit l’actualité maghrébine. En 1991, les autorités algériennes ont expulsé le correspondant du quotidien français Le Monde à Alger après avoir annoncé l’arrivée de Saddam Hussein, le président irakien, pour y vivre en asile politique.

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