search-form-close
Le PDG de Sonatrach peut-il être binational ?

Le PDG de Sonatrach peut-il être binational ?

CRÉDITS : MINISTÈRE DE L'ÉNERGIE & DES MINES
OULD KADDOUR (À GAUCHE) PDG DE SONATRACH

Rachid Nekkaz a été condamné, ce jeudi, par le tribunal de Grande Instance de Nanterre (Paris) pour atteinte à la vie privée de Nacim Ould Kaddour, homme d’affaires et surtout fils d’Abdelmoumen Ould Kaddour, actuel PDG du groupe Sonatrach.

Le procès à l’encontre de Nekkaz trouve son origine dans la publication par ce dernier de documents sur son site internet relatifs à un protocole d’accord entre Abdeloumen Ould Kaddour et son fils Nacim ainsi que sa belle-fille Amal Yala faisant notamment état de la nationalité française des trois concernés, dont l’actuel PDG de Sonatrach.

Loin de le considérer comme une défaite, Rachid Nekkaz voit dans le jugement ce 13 juillet une victoire puisque le tribunal français confirme qu’Abdelmoumen Ould Kaddour dispose bien de la nationalité française. Nekkaz appelle en effet depuis plusieurs semaines à la démission immédiate d’Ould Kaddour, qu’il qualifie de « traître », de son poste au motif présumé qu’un binational ne peut occuper une fonction aussi stratégique que celui de PDG du groupe pétrolier public.

Pourtant et contrairement aux idées reçues, la loi n° 17-01, fixant la liste des hautes responsabilités de l’État et des fonctions politiques dont l’accès requiert la nationalité algérienne exclusive, n’inclut curieusement pas le poste stratégique de Président-directeur-général de Sonatrach. Entrée en vigueur en janvier dernier, cette loi découle du controversé article 63 de la Constitution, issue de la dernière révision constitutionnelle de 2016.

Ainsi, la nationalité algérienne exclusive est devenue requise que pour plusieurs hautes responsabilités, à savoir le président du Conseil de la nation, le président de l’APN, le Premier ministre, le Président du Conseil constitutionnel, les ministres, le Secrétaire général du Gouvernement, le premier président de la Cour suprême, les responsables des organes de sécurité, le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections, le Chef d’État-Major de l’ANP, les commandants des forces armées, les commandants des régions militaires et le Gouverneur de la Banque d’Algérie. Bien que disposant de la nationalité française, Abdelmoumen Ould Kaddour n’enfreint donc pas la loi algérienne en étant PDG du groupe pétrolier national.

Abdelmoumen Ould Kaddour a, pour rappel, été condamné en novembre 2007 à 30 mois de prison ferme par le tribunal militaire de Blida pour « espionnage » et « divulgation des secrets de l’État pour le compte de parties étrangères ».

  • Les derniers articles

close