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Le postier qui a dit ses quatre vérités au ministre suspendu -Vidéo

Le postier qui a dit ses quatre vérités au ministre suspendu -Vidéo

La grève des postiers s’est terminée hier samedi après cinq jours de paralysie des agences d’Algérie Poste à travers le territoire national.

Ce débrayage, intervenu au début du mois de Ramadan, a considérablement impacté les clients d’Algérie Poste, qui se sont retrouvés dans l’incapacité de retirer de l’argent ou d’en envoyer à leurs proches.

Durant cette grève, le ministre de la Poste et des Télécoms Brahim Boumzar a visité des agences postales en grève, et il est allé à la rencontre des grévistes. Durant une rencontre improvisée dans un bureau de Poste, il a été malmené par un postier gréviste, qui lui a dit ses quatre vérités, en défendant ses collègues grévistes.

La vidéo de son intervention remarquable devant le ministre a été largement partagée sur les réseaux sociaux. Mais l’affaire a connu un développement inattendu, hier samedi, jour de reprise des postiers. Dans une autre vidéo qu’il a publiée sur Facebook, le postier en question a annoncé avoir été suspendu par sa direction.

« Ils ont dit que je roule en Evoque, alors que je prends le bus »

« Je viens de sortir du bureau, mes collègues viennent de m’appeler pour m’informer que je suis suspendu de mes fonctions », a-t-il annoncé.

Le postier affirme qu’il a été suspendu parce qu’il a dit « la vérité et réclamé la dignité pour les postiers qui sont devenus des mendiants alors qu’ils travaillent dans une grande entreprise comme Algérie Poste ».

« Algérie Poste est devenue une propriété privée qui profite à certains seulement », a-t-il dénoncé, en estimant que les responsables d’Algérie Poste « ne veulent pas de gens propres qui participent à la gestion interne ».

« Ils ont dit que je suis adhérent au mouvement Rachad, je le jure, si c’était le cas, je l’aurais dit et qu’il me coupe la tête. Je n’appartiens à aucun mouvement, ni parti. Je suis un homme libre. Non, ils ne veulent pas des gens qui parlent, mais de ceux qui disent oui, c’est comme ça. Mon problème, c’est que je sais parler, transmettre les messages », a-t-il ajouté.

« Ils ne veulent pas de gens propres »

Le postier a expliqué qu’il « voulait faire partie des représentants légitimes des travailleurs d’Algérie Poste au niveau d’Alger uniquement ».

« Ils ont dit que je possède un Evoque (Land Rover) alors que je me déplace en bus », a-t-il dénoncé. « Nous travaillions pour mettre en place une coordination nationale pour éviter le scénario de 2013 où c’est le syndicat d’Alger qui décidait du sort de 27.000 travailleurs » d’Algérie Poste, a-t-il expliqué.

« Cette fois, on a dit que personne n’a le droit de parler au nom de l’ensemble des travailleurs d’Algérie Poste. Il faut une coordination nationale. On a demandé aux travailleurs à ce que chaque wilaya désigne un délégué », a ajouté le postier suspendu.

Pour lui, la décision de suspension qui a été prise à son encontre, vise à lui barrer la route du syndicat de l’entreprise. « Ils m’ont suspendu le jour du communiqué de la direction générale » d’Algérie Poste du lancement des préparatifs pour l’élection d’un nouveau syndicat.

Algérie Poste n’a pas réagi aux accusations du postier suspendu.

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