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Le rassemblement des médecins résidents violemment réprimé à l’intérieur de l’hôpital Mustapaha

Le rassemblement des médecins résidents violemment réprimé à l’intérieur de l’hôpital Mustapaha

TSA

La police a violemment réprimé le rassemblement national organisé par les médecins résidents au centre hospitalo-universitaire Mustapha pacha à Alger, ce mercredi 3 janvier. « Le rassemblement de la dignité » s’est soldé par plusieurs blessés graves et a causé la paralysie de l’hôpital dont les entrées ont été bloquées par les forces de l’ordre pendant plusieurs heures.

Des centaines de médecins, pharmaciens et dentistes résidents, venus de plusieurs wilayas du pays, comme Constantine, Oran, Tizi-Ouzou et Laghouat, ont répondu à l’appel du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), formé il y a peu dans le sillage du mouvement de protestation.

Dès 8 heures, les résidents se sont rassemblé dans l’enceinte de l’hôpital et ont commencé à scander des slogans rappelant leurs revendications. Les médecins, pharmaciens et dentistes résidents, rejoints par les internes du CHU qui arboraient des badges portant l’inscription « interne solidaire », ont, dès 10 heures, formé une masse de plusieurs centaines de personnes. Le rassemblement a sillonné les artères de l’hôpital avant de se rassembler en face du portail principal hermétiquement fermé par les CRS.

Les policiers déployés en nombre autour de l’hôpital ont empêché les tentatives des médecins résidents de sortir pour manifester dans la rue. De violents affrontements s’en sont suivis qui ont fait des dizaines de blessés, dont plusieurs graves, selon les organisateurs de la manifestation.

Les membres du bureau du Camra ont affirmé, dans un communiqué publié dans l’après-midi que des « blessures graves au niveau de la tête et des fractures diverses » ont été constatées. Les policiers ont à plusieurs reprises usé de la force et ont eu recours à la matraque, au pistolet électrique ainsi qu’au canon à eau pour disperser les manifestants.

Plusieurs médecins résidents, dont des membres du bureau du collectif, ont été arrêtés, ligotés et conduits vers des destinations inconnues, ce qui a envenimé la situation. Les résidents ayant menacé de bloquer tout le CHU si leurs représentants n’étaient pas libérés dans un délai d’une demi-heure, se sont séparés pour occuper les autres issues de l’hôpital. Les forces de l’ordre ont, dès 11 heures et demi, bloqué toutes les issues, empêchant toute entrée ou sortie des médecins résidents mais aussi de tous les autres citoyens.

Cette situation a créé de vives tensions à l’intérieur du CHU, notamment aux abords des portails, les citoyens bloqués sur place sans pouvoir se nourrir ni vaquer à leurs occupations pendant plusieurs heures invectivaient les policiers alors que les résidents présents sur place scandaient « libérez les malades ». Certains citoyens empêchés de sortir de l’hôpital ont dénoncé une « atteinte aux droits de l’Homme » et une « injustice ».

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À midi, les forces de l’ordre ont commencé à chasser les badauds des abords de l’hôpital alors que des renforts étaient dépêchés sur place. Des dizaines de camions et voitures de police étaient stationnés tout autour du CHU et un canon à eau a été placé au niveau de l’entrée principale du CHU. Le canon a été utilisé pour disperser le rassemblement, créant une grande panique au sein des médecins résidents et provoquant plusieurs autres blessés.

Vers 14h30, des médecins résidentes ont été libérées alors que les médecins résidents hommes étaient encore retenus par la police.

Les membres du Camra ont dénoncé, dans un communiqué, des « dépassements illégaux et inacceptables », et ont demandé à être reçus dans l’urgence par les autorités. Le communiqué a aussi appelé les médecins résidents à ne plus assurer de service minimum, y compris les gardes et les urgences.

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