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Le Salon international du livre d’Alger 2025 attire les foules

Le Salon international du livre d’Alger (SILA 2025) a ouvert ses portes jeudi au public. Une foule compacte attendait ce rendez-vous incontournable du livre.

Le Salon international du livre d’Alger 2025 attire les foules
Le SILA 2025 attire les foules en Algérie. | crédits : Facebook
Kenza Adil
Durée de lecture 3 minutes de lecture
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À l’ouverture des portes du Palais des Expositions des Pins Maritimes qui abrite le 28 eme Salon international du livre d’Alger (Sila), une longue file s’est déjà formée à l’entrée du pavillon central. Une marée humaine déferle sur les stands.

On vient de toutes les wilayas du pays pour visiter l’incontournable salon du livre et acquérir des ouvrages. Profitant des quatre jours de vacances scolaires, des nuées d’enfants talonnés par leurs parents martèlent les travées.   

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Romans en anglais et Audio books

Les allées sont noires de monde. Des adolescents se ruent sur le stand de Flites Editions. Cette maison d’édition est spécialisée dans les livres en anglais. Des ouvrages pour enfants sont proposées en audio.

Il suffit de scanner le QR code pour écouter des histoires ou s’initier à la langue de Shakespeare. Les romans traduits en anglais s’arrachent comme des petits pains. Les prix oscillent entre 300 et 400 dinars. « C’est raisonnable. Je peux ainsi améliorer mon niveau d’anglais sans me ruiner », nous lance une étudiante en licence d’anglais.

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Editeurs de la diaspora

 Tasnim est une maison d’édition crée par des Algériens en 2006, dans le nord de la France, non loin de Lille. C’est la première fois que ces associés de la diaspora participent au Salon du livre d’Alger.

« Nous proposons un catalogue d’ouvrages sur la spiritualité en arabe et en français », nous révèle Tayeb Chouiref, écrivain et membre fondateur de Tasnim. « Nous avons rayonné en France et surtout en Belgique et nous voulions découvrir le marché algérien, d’où cette première participation ».

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Succès des ouvrages sur la Guerre d’Algérie

À la faveur des vacances de la Toussaint en France, de nombreux franco-algériens profitent de cette parenthèse automnale pour faire un tour au SILA.

Nous avons rencontré Adam, 23 ans, jeune étudiant préparant un master en histoire militaire et études de défense à Montpellier dans le sud de la France.

Le jeune étudiant écume les stands à la recherche d’ouvrages sur la guerre de libération.

« En France, les livres d’histoire sont orientés selon le point de vue des Français. Pour les gens de la diaspora comme moi qui s’intéressent à la guerre d’Algérie dans le cadre de leurs recherches, il est important de consulter des récits historiques qui ne sont pas biaisés par le discours colonial. Ces ouvrages sont introuvables en France. Je profite de mon passage au SILA pour faire le plein de livres historiques écrits par des Algériens », confie-t-il.

Qualité avant quantité

Au stand de Editions ANEP (Agence Nationale d’Edition et de Publicité) les visiteurs se bousculent. Le catalogue propose 800 titres en tout.  Cette année, la maison d’édition publique algérienne créée en 1967, publie deux nouveaux ouvrages : ‘Ma main est poignée de valise’ de Alima Abdhat et ‘Mosquées et sanctuaires d’Algérie’ signé Abderrahmane Khelifa.

Un choix pleinement assumé comme le souligne Hassan Gherab, conseiller à la direction de l’ANEP.  

« Notre maison d’édition privilégie la qualité et non la quantité.  Le défi c’est la constitution d’un lectorat qui achète nos ouvrages pour leur riche contenu. », explique-t-il à TSA.

Qu’en est-il de la numérisation ? « À mes yeux ce n’est pas une priorité. Moi qui n’appartient ni à la génération Z, ni à la génération Y, me contente d’utiliser une liseuse depuis une année déjà. Cela me permet de lire le maximum d’ouvrages sans le souci de stockage », confie-t-il.

Cherté des livres, pourquoi ?

Athmane Flici est à la tête de la maison d’édition Dar El Othmania. Comme tous ses collègues, l’éditeur a dû faire face à l’envolée des prix du papier et des encres. Afin de ne pas répercuter cette augmentation sur les prix des ventes, il a opté pour le numérique.

« Depuis 2019, le prix du papier a quadruplé sur le marché mondial. Le coup de massue est énorme pour les éditeurs. Personnellement j’ai dû me rabattre sur l’impression numérique au lieu de l’offset. J’imprime en quantité limitée : environ 100 exemplaires pour ne pas perdre ma clientèle qui se plaint de la cherté des ouvrages », témoigne-t-il.

Ahmed Mekakia tient une librairie à Ténès. Il s’est déplacé spécialement à Alger pour se ‘ravitailler’ en ouvrages à mettre dans les rayonnages de sa boutique. Lui aussi trouve que les livres sont hors de prix.

« Les pouvoirs publics doivent soutenir l’édition et la lecture. Le livre mérite un appui de l’État, garant de la culture pour la jeune génération », commente-t-il.

Les Editions Imel dont le siège est basé à Tizi-Ouzou participent également à la 28 eme édition du Sila. Son directeur, Mhand Si Youcef admet avoir changé de fusil d’épaule en se spécialisant ces dernières années, dans le micro-tirage.  

« Nous avons choisi d’imprimer des livres en petites quantités afin de rendre accessible l’édition pour les auteurs de plus en plus nombreux à nous solliciter.  La matière première nécessaire à la fabrication des livres est importée et tout a sensiblement augmenté : papier, encre, colle, pièces de rechange des imprimeries entrainant une augmentation du prix des livres », détaille-t-il.

Le Salon international du livre d’Alger est l’occasion pour les visiteurs d’assister à des rencontres débats, d’échanger avec leurs auteurs préférés et d’acquérir les dernières publications quand  leur budget le permet.

Lien permanent : https://tsadz.co/33rqw

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