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« Les Algériens de l’étranger ont peur de voyager avec des devises »

« Les Algériens de l’étranger ont peur de voyager avec des devises »

La réglementation algérienne oblige les passagers algériens, résidents et non-résidents, à déclarer, dès leur entrée sur le territoire national, toute somme en devise égale ou dépassant les 1.000 €. Dans les ports et les aéroports, les saisies de devises sont régulières, avec parfois des poursuites judiciaires à la clé.

Dans un entretien accordé à la chaîne télévisée Roeya TV, Samir Chaabna, ancien député de la des Algériens de France, estime que cette obligation déclarative « fait peur » aux Algériens de l’étranger qui hésitent ainsi à faire entrer des devises dans leur pays d’origine.

Samir Chaabna appelle à ouvrir des banques algériennes à l’étranger

Il rappelle d’ailleurs que les fonds en devises transférés par la diaspora en Algérie en 2023 restent inférieurs à ceux dont ont bénéficié des pays voisins comme l’Egypte et la Tunisie. 

Une situation qui s’explique selon lui par un manque de facilitations proposées par les autorités mais aussi par une ignorance de la loi douanière de la part les membres de la diaspora.

L’ancien député appelle ainsi les autorités compétentes à mettre en place « des voies et des mécanismes légaux, transparents et faciles » qui permettent de faire entrer simplement des devises en Algérie.

Il souligne qu’il milite notamment pour l’ouverture de banques algériennes à l’étranger qui vont permettre aux membres de la diaspora d’injecter des fonds en devises dans l’économie nationale. 

« Au lieu qu’un algérien de l’étranger assure sa voiture ou sa maison au niveau d’une banque étrangère, il va le faire chez une banque algérienne », a-t-il donné en guise d’exemple.

Devises : les Algériens de l’étranger doivent surpasser leur peur et les autorités doivent apporter des facilitations

Mais au-delà des banques, l’ex-parlementaire appelle les Algériens de l’étranger à dépasser leurs craintes et à faire entrer leurs devises en respectant l’obligation de déclaration, et ce, tout en appelant les autorités compétentes à encourager les membres de la diaspora à faire entrer leurs devises en y apportant des « facilitations » au processus.

« Il est illogique que les Algériens de l’étranger qui comptent faire entrer leurs devises en Algérie aient peur de franchir le pas ! », s’étonne l’ancien député qui note aussi « qu’il y a des pays où il est permis de faire rentrer jusqu’à 10.000 € sans déclaration, alors qu’en Algérie ce seuil est de 1.000 € ».

« De nombreux Algériens de l’étranger ont peur, ils m’appellent et ils me disent qu’ils veulent faire entrer leurs devises mais qu’ils redoutent qu’elles soient saisies et qu’ils soient eux-mêmes poursuivis en justice… j’essaye toujours de leur expliquer qu’il peuvent les faire entrer et les déclarer », a-t-il témoigné.

Dans un communiqué qu’elle a publié fin avril dernier, la Douane algérienne a effectivement rappelé que les Algériens de l’étranger peuvent faire entrer sur le territoire national toute somme inférieure à 1.000 € sans les déclarer.

De plus, le communiqué indique qu’il est aussi possible pour cette catégorie de voyageurs de faire entrer dans le pays toute somme en devises, « sans aucune limitation », à condition toutefois de « satisfaire l’obligation de déclaration ».

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