search-form-close
Licences d’importation : les incohérences de la politique du gouvernement

Licences d’importation : les incohérences de la politique du gouvernement

Le gouvernement a annoncé ce mardi la mise en place de licences d’importation pour les produits électroménagers, les appareils de téléphonie mobile et les cosmétiques. Les nouvelles licences concernent dans le détail les appareils électroménagers tels que les climatiseurs,  réfrigérateurs, congélateurs, lave-linges, lave-vaisselles et autres appareils de réception de télévision, les téléphones cellulaires et mobiles ainsi que les produits cosmétiques.

La décision de soumettre ces produits au régime des licences d’importation fait partie de la série de mesures prises par le gouvernement dans l’optique de faire face à la crise économique que traverse actuellement le pays, conséquence de la chute drastique des cours des hydrocarbures.

Faute d’avoir pu diversifier les exportations de l’Algérie, le gouvernement se trouve aujourd’hui obligé de serrer la ceinture et réduire les importations là où il peut.

C’est ainsi que des licences d’importation ont déjà été imposées pour l’importation de 21 produits dont les véhicules automobiles, le ciment, le rond à béton ou le fil machine, mais aussi pour l’importation de produits agricoles tels que les viandes, les fromages, les citrons, les pommes, les bananes ou encore l’orge.  À ces produits s’ajoutent aujourd’hui l’électroménager et les appareils de téléphonie, dont la facture d’importation dépasse les 600 millions de dollars par an.

Alors que le gouvernement n’a jamais indiqué clairement quel était son raisonnement dans le choix des produits à soumettre aux licences d’importation, il était logique de penser que l’État cherchait d’abord à faire des économies dans les postes de dépenses compressibles les plus importants. Si la logique explique ainsi pourquoi les véhicules, le rond à béton et les téléphones portables sont soumis aux licences, il est en parallèle difficile de comprendre pourquoi les produits agricoles comme les bananes et les pommes se sont vus imposer des licences alors qu’ils ne représentent qu’une dépense somme toute marginale.

Surtout, l’incohérence du gouvernement devient flagrante lorsque l’on se rend compte qu’il n’a imposé aucune licence aux produits de luxe importés de l’étranger.

De fait, les importateurs inondent le marché algérien de vêtements, montres de luxe, meubles haut de gamme hors de prix. Les magasins franchisés de grandes marques étrangères ne sont pas touchés par la crise alors que leur fonctionnement suscite des soupçons de surfacturation.

Ces importations ont un poids sur les réserves de change du pays alors que ces produits ne bénéficient qu’à une catégorie très réduite de personnes aisées. Alors que la majorité des Algériens se retrouvent aujourd’hui obligés de payer cher pour des pommes quasiment introuvables, ramenées dans des valises de l’étranger et vendues à un prix prohibitif, la caste des plus riches continue de profiter de produits luxueux achetés de l’étranger au dinar officiel. Une situation profondément injuste et inéquitable.

  • Les derniers articles

close