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L’informel et le marché parallèle des devises : deux fléaux qui menacent l’économie nationale

L’informel et le marché parallèle des devises : deux fléaux qui menacent l’économie nationale

L’Algérie est en situation de détresse économique.L’effondrement des cours des hydrocarbures amorcé en 2014 et qui perdure jusqu’à aujourd’hui a réduit drastiquement les revenus du pays, notamment ses réserves de change.

Incapable de remédier à la situation en tentant de booster les exportations hors-hydrocarbures, le gouvernement s’efforce dès lors de limiter les importations avec la mise en place principalement d’un système de licences d’importation. Mais plus de deux ans après la mise en place du système des licences, la facture des importations reste toujours à un niveau élevé. Le système des licences ne peut donc être la seule solution.

En réalité, la solution est pourtant connue. Les deux tares qui portent atteinte à l’économie nationale sont les mêmes depuis des années, à savoir le poids suffocant de l’économie informelle et l’insoutenable marché parallèle des devises.

Dans le premier cas, l’absence de traçabilité et de factures rend impossible à l’Etat de demander des comptes et offre une grande impunité aux fraudeurs.

Dans le second, la marge de bénéfices extrêmement attractive qu’offre le marché parallèle de devises décuple la tentation de surfacturer les opérations d’importation afin de profiter au maximum de cette marge. Par un simple jeu d’écriture, un importateur peut réaliser une marge supérieure à 50% sans avoir à sortir sa marchandise du port grâce au différentiel entre les taux de changer officiel et parallèle. Ces sommes en devises qui atterrissent sur le marché noir alimentent les transferts illicites des capitaux vers l’étranger et donc l’évasion fiscale.

Par ailleurs, ce marché noir favorise toutes sortes de blanchiment d’argent sale. Lutter contre ces deux fléaux n’est pas impossible, et peut être fait si la volonté politique est présente. L’inaction des autorités dans ces deux aspects devient difficilement supportable à mesure que la situation économique de l’Algérie continue de se dégrader. Le problème le plus urgent et le plus surmontable que le gouvernement peut prendre en charge est celui du marché noir de devises.

Au choix, le pouvoir se doit soit d’appliquer la loi dans toute sa sévérité –interdire ce marché- tout en revoyant à la hausse le montant des allocations de tourisme et de soins à l’étranger, soit réformer la législation et faire entrer les cambistes dans la légalité en leur donnant un cadre où exercer dans lequel ils seront contrôlés.

Ne pas agir laisser et la situation telle qu’elle est en comptant sur des futiles licences d’importation, c’est garantir que la dégradation de l’économie perdure jusqu’au point de non-retour.

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