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« L’interdiction de l’importation va dans l’intérêt des opérateurs nationaux »

« L’interdiction de l’importation va dans l’intérêt des opérateurs nationaux »

Abdelaziz Zetchi, patron des Faïenceries algériennes applaudit la décision du gouvernement d’interdire l’importation des céramiques et des faïences et de certains intrants pour la production de ces produits. Pour cet industriel, l’Algérie, avec ses unités de faïence et de céramique réparties à travers le territoire national, tous secteurs confondus (public et privé) peut largement couvrir la demande nationale estimée à 100 millions de m² par année. Il précise que la capacité de production installée varie entre 120 et 150 millions de m² par année.

Mieux, l’Algérie peut exporter de la faïence et son groupe le fait déjà. « Nous avons déjà entamé l’exportation. Récemment, nous avons envoyé une cinquantaine de containers vers le Sénégal », affirme M. Zetchi, dans une déclaration à TSA.

Il assure que les différents programmes de logements et autres équipements publics ne devraient pas pâtir des dernières mesures prises par les pouvoirs publics concernant l’interdiction de l’importation des faïences.

En ce qui concerne l’interdiction de l’importation de certains intrants, M. Zetchi se veut également rassurant : « Certains intrants, notamment les émaux et les engobes, sont en effet désormais interdits à l’importation, mais cela est de nature à encourager la production nationale. Nous les produisons localement et notre unité de Khemis El Khechna à elle seule peut couvrir tous les besoins des opérateurs nationaux. »

S’agissant de la qualité et des prix, notre interlocuteur révèle que la gamme proposée par son groupe est de nature à répondre à tous les besoins. « Notre gamme est variée. De 350 DA le mètre carré pour le bas de gamme à 2 000 DA pour les produits de luxe, tout le monde pourra trouver son compte. »

Dimanche, le ministre du Commerce Mohamed Benmeradi a défendu les dernières mesures du gouvernement, assurant qu’elles ont été prises pour protéger les producteurs nationaux. « Pour les producteurs de céramique, l’État les a protégés parce que nous avons suspendu l’importation de céramique en produits finis. Nous n’autorisons aujourd’hui que certains intrants qui rentrent dans la production ».

M. Benmeradi a répondu aux critiques en affirmant qu' »il y a un grand débat avec les céramistes qui considèrent que certains intrants comme les émaux, ne sont pas disponibles en Algérie. » « Nous avons la preuve que certaines entreprises produisent ces intrants, peut-être pas en quantité suffisante, mais elles existent, elles ont des stocks importants. Pour les six mois qui viennent, l’ensemble des céramistes peuvent s’approvisionner et des investissements nouveaux sont en train d’être réalisés, nous sommes convaincus que ça existe », a déclaré le ministre.

Aux céramistes espagnols, inquiéts des conséquences des mesures prises par les autorités algériennes concernant cette filière, Abddelaziz Zetchi, répond : « L’interdiction de l’importation va dans l’intérêt des opérateurs nationaux. Nos producteurs ont beaucoup souffert par le passé de la concurrence déloyale. Nous comprenons les Espagnols, mais ils devront comprendre que les Algériens produisent eux aussi des produits d’aussi bonne qualité que leurs produits », assure-t-il.

M. Zetchi affirme ne pas être au courant de la taxe de 30% sur les équipements qu’aurait instaurée l’Algérie, selon María Dolores Parra, directrice générale de l’internationalisation au conseil économique de Valence (Espagne). « À ma connaissance, les machines ne sont pas interdites à l’importation et elles sont soumises à une taxe insignifiante », conclut M. Zetchi.

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