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Lobbying et transfert de devises : ouverture d’une information judiciaire contre Ali Haddad

Lobbying et transfert de devises : ouverture d’une information judiciaire contre Ali Haddad

Les ennuis judiciaires de l’ex-président du FCE Ali Haddad se multiplient. Ce samedi, la justice algérienne a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire sur l’affaire du contrat d’un montant de dix millions de dollars signé auprès d’un cabinet de lobbying américain au profit d’Ali Haddad, rapporte ce samedi le site de la radio étatique francophone qui cite la Cour d’Alger.

L’enquête a été confiée au parquet du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger. « Dans le cadre de l’affaire Haddad Ali relative à la transaction de 10 millions de dollars transférés au profit d’un cabinet de lobbying, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Sidi M’Hamed contre le sus-indiqué ainsi que la dénommée Sabrina Ben », annonce le communiqué du parquet, précisant que « le juge d’instruction en charge de ce dossier a décerné des commissions rogatoires ».

Le 3 août, le parquet de la Cour d’Alger avait annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire après que des médias aient relayé l’information publiée par le média américain indépendant Foreign Lobby.

Ce dernier avait révélé le 29 aout dernier que l’ex-président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Ali Haddad, a engagé les services d’un cabinet de lobbying américain pour un montant de dix millions de dollars afin de fournir des « services de conseil aux entreprises et aux particuliers » ainsi que « d’autres services sur une base convenue ».

Le contrat a été signé avec Sonoran Policy Group, une firme de lobbying fondée par Robert Stryk, qui a occupé le poste de conseiller du président américain Donald Trump lors de sa campagne présidentielle victorieuse en 2016.

Ses liens proches, avérés ou supposés, avec l’administration américaine lui ont permis de signer ces dernières années des contrats lucratifs avec plusieurs gouvernements à l’image de ceux de l’Arabie saoudite, le Venezuela, la RD Congo ou encore la Somalie.

Signé le 26 juillet 2020, le contrat liant le lobbyiste à Ali Haddad court jusqu’au 25 juillet 2021 et a été signé au nom de l’ex-patron du FCE par une personne s’identifiant sous le nom Sabrina Ben comme étant « conseillère principale d’Ali Haddad », avec une adresse de résidence sise au 8ᵉ arrondissement de Paris, en France.

Outre le montant de dix millions de dollars, le contrat prévoit que M. Haddad rembourse « tous les frais raisonnables et habituels et les frais de déplacement engagés par [la firme] dans le cadre de l’exécution du présent contrat ».

« Je soupçonne que parce que le nouveau régime algérien est relativement faible, et parce qu’ils vont à un moment donné chercher à s’attirer les faveurs des États-Unis, l’objectif d’Ali Haddad serait de s’attirer les faveurs des Américains les plus puissants afin que [son] sort soit inclus dans la conversation avec l’Algérie sur la suite des évènements », avait expliqué William Lawrence, ex-diplomate américain spécialisé dans l’Afrique du Nord, cité par Foreign Lobby.

« Si les procès sont vus comme équitables, il n’y aura même pas de discussion. Mais si les procès sont considérés comme inéquitables, avec une opération de nettoyage sans vrai nettoyage, alors une réévaluation de l’affaire Haddad ferait partie de ce processus. Et je pense que c’est ce que [Haddad] espère », avait estimé M. Lawrence.

Le 1er juillet, le tribunal de Sidi M’hamed avait condamné Ali Haddad a 18 ans de prison ferme, 8 millions de dinars d’amende et la saisie de ses biens, dans une affaire de corruption.

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