Le dépistage du premier cas de Covid-19 en Algérie a été annoncé le 25 février. Mais la première mesure de prévention avait été prise avant cette date.
Le 3 février, la compagnie nationale Air Algérie annonce la suspension des liaisons avec la Chine, premier foyer mondial de la pandémie.
Plusieurs nouveaux cas ont été diagnostiqués début mars en Algérie et dès le 10 du même mois, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid annonce la suspension des rassemblements politiques, économiques, sportifs et culturels, sur décision du président de la République.
Les matchs de football sont maintenus, mais à huis clos. Deux jours plus tard, le 12 mars, tombe la décision de fermer les établissements scolaires, universitaires et de formation professionnelle.
Dans la troisième semaine de mars, les mesures se succèdent à un rythme effréné. Le 15, les championnats sportifs sont suspendus et le 17, c’est les mosquées qui sont touchées par une mesure de fermeture, avec le maintien de l’appel à la prière.
Le 19 mars, alors que le nombre de cas ne cesse d’augmenter, des mesures supplémentaires sont annoncées : suspension du trafic ferroviaire et du transport à l’intérieur des villes et inter-wilayas, démobilisation de 50 % des fonctionnaires et des femmes enceintes ayant des enfants en bas âge sans incidence sur leur salaire, fermeture des cafés et restaurants…
Les appels à suspendre les liaisons à l’étranger s’étaient multipliés pendant cette période, mais les autorités avaient procédé par étapes. Après la Chine, c’est avec les villes italiennes de Milan et de Rome qu’Air Algérie suspend ses vols, le 9 mars.
Le 15, l’Algérie suspend totalement ses liaisons avec la France et le 16 avec de nombreux pays arabes avant que la décision de fermer les frontières et de suspendre toutes les liaisons aériennes et maritimes avec l’étranger ne tombe le 17 mars.
Depuis, aucun assouplissement n’a été apporté à cette mesure. Les autorités avaient entamé le rapatriement des ressortissants algériens bloqués à l’étranger dès la fermeture des frontières, avec obligation d’une quarantaine sanitaire pour les rapatriés. Jusqu’à début septembre, plus de 30 000 Algériens ont été rapatriés des quatre coins du monde.
Le 21 mars, le ministère de la Santé crée une commission de suivi de l’épidémie, mais aucune mesure de confinement de la population n’est encore prise, comme l’avaient fait les pays européens les plus touchés, dont l’Italie, la France et l’Espagne.
Mais dès le 23, le confinement est décrété : total à Blida, wilaya la plus touchée, et partiel à Alger (de 19h à 07h). Simultanément, le gouvernement ordonne la fermeture des salles de fêtes et des magasins, hormis ceux d’alimentation générale.
L’activité des taxis est également suspendue. Le 27 mars, le confinement partiel est étendu à 9 wilayas, le 1er avril à quatre autres, et le 4, à toutes les wilayas.
Décrété pour une durée déterminée, le confinement a de nombreuses fois été prolongé et réaménagé. La mesure n’a pas été sans conséquences pour de larges franges de la population, notamment ceux qui ont dû cesser l’activité sans garantie de versement de leur salaire.
Le 13 avril, le gouvernement annonce une prime spéciale de 10 000 dinars pour les travailleurs du secteur privé et les journaliers, après celle de 40 000 Da décidée le 31 mars pour les personnels soignants.
Déconfinement et reprise de l’activité
Le gouvernement a aussi mené des actions pour rendre disponibles les moyens de protection, multipliant les commandes notamment auprès de la Chine. À partir du 23 mai, le port du masque dans les lieux publics est rendu obligatoire.
Le 15 juin, les dates des examens du Bac et du BEM sont fixées au 6 et 13 septembre. En sport, ce n’est que le 9 août que la FAF décrétera l’arrêt définitif de la saison footballistique et l’octroi du titre de champion d’Algérie au CR Belouizdad.
Une baisse du nombre de cas quotidien a amené le gouvernement à mettre en place un plan de déconfinement en deux étapes, le 7 puis le 14 juin, prévoyant notamment la reprise de l’activité dans certains secteurs, la réouverture de plusieurs types de commerces et la levée du confinement partiel dans 19 wilayas.
Mais la situation se dégradera très vite. Le 29 juin, les walis sont instruits de prendre des mesures de confinement dans les zones les plus touchées de leur wilaya.
On ne recommencera à déconfiner qu’à partir du 15 août, alors que la courbe est repartie à la baisse, avec la réouverture des grandes mosquées, hormis les vendredis, des plages, des cafés et restaurants.
Le 31 août, le confinement est levé dans 10 wilayas, puis dans 10 autres le 30 septembre. Dans les wilayas maintenues sous confinement, les horaires ont été réaménagés.
Le retour à la vie normale se fait progressivement. Le 4 octobre, une date est annoncée pour la rentrée scolaire : ce sera le 21 du même mois, tandis que la Fédération algérienne de football a fixé dès fin août la date de reprise de la compétition au 21 novembre.
Hier mercredi 14 octobre, le président de la République décide l’ouverture totale des mosquées de grande capacité (plus de 1000 places) à partir du 6 novembre. La prière du vendredi sera de nouveau autorisée.
Seules les mesures concernant les frontières et les liaisons avec l’étranger n’ont connu aucun allègement, ce qui s’explique par la détérioration sanitaire dans de nombreux pays dans le monde.