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Madjer – Zidane : deux légendes, deux destins différents

Madjer – Zidane : deux légendes, deux destins différents

Zinedine Zidane et Rabah Madjer sont deux monuments du football mondial aux destins différents. Le premier garde une immense aura en France et partout dans le monde. Le second ne fait pas l’unanimité en Algérie.

La polémique sur les sifflets d’une partie du public du stade Nelson Mandela de Baraki (Alger) envers l’ancienne légende du football algérien Rabah Madjer se poursuit en Algérie.

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L’opinion publique algérienne est divisée sur les réseaux sociaux entre ceux qui comprennent l’attitude du public et ceux qui pensent que Madjer méritait plus de respect de par son histoire glorieuse en tant que joueur et son palmarès, le plus riche pour un joueur algérien.

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L’affaire Madjer, si on peut l’appeler ainsi, a mis en avant la différence dans le traitement réservé aux légendes du football en Algérie à comparer avec ce qui se fait à l’étranger à l’image de la polémique sur les propos insultants du président de la fédération française de football envers Zinédine Zidane.

La France a Zidane, l’Algérie a Madjer

Si on compare les statuts des deux anciens joueurs pour chaque pays, Rabah Madjer est à l’Algérie ce que Zinedine Zidane est à la France.

Ayant fait partie de la génération dorée des années 80, Rabah Madjer a hissé les couleurs de l’Algérie au sommet du football mondial. Il est le premier et le seul joueur algérien à avoir remporté la Ligue des champions d’Europe avec le FC Porto en 1987, en inscrivant un but d’anthologie d’une talonnade qui porte, depuis, son nom.

En équipe nationale d’Algérie, Madjer a été l’un des grands artisans des deux campagnes mondiales de l’Algérie en 1982 et 1986. En 1990, il a été le capitaine de l’équipe nationale sacrée championne d’Afrique pour la première fois de son histoire.

Pour sa part, Zinédine Zidane est entré dans la légende du football français en inscrivant deux buts en finale de la Coupe du monde 1998 organisée en France et contribuant au titre de champion d’Europe des nations deux ans plus tard en Belgique et aux Pays Bas. C’est lui qui a offert la première coupe du monde à la France.

En club, Zidane a gagné la ligue des champions avec le Real Madrid comme joueur, une fois en 2002, et comme entraîneur, à trois reprises consécutives en 2016, 2017 et 2018.

Si les performances de Zidane lui ont garanti une place privilégiée dans le cœur des Français, ce n’est pas le cas de Rabah Madjer qui est loin de faire l’unanimité en Algérie. L’idée même de siffler Zidane ne viendrait pas à l’esprit d’un supporter français.

Madjer, Zidane : un traitement différent

Les détracteurs de Madjer mettent en avant ses passages ratés comme sélectionneur national notamment le dernier en date entre 2017 et 2018 où il était sorti par la petite porte. On évoque également son implication dans la politique, notamment son soutien à l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, et le business en Algérie.

Madjer a été condamné à six mois de prison pour fausse déclaration dans l’affaire de l’obtention de publicité publique par un journal dont il était actionnaire à Oran. L’affaire du lot de terrain situé à la Sablette à Alger est également citée bien que l’ancien joueur ait restitué l’assiette depuis quelques années déjà abandonnant ses projets prévus.

Les positions de Rabah Madjer en faveur de l’ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika ont été ressorties sur les réseaux sociaux ces deux derniers jours.

Après avoir soutenu publiquement Rabah Madjer, le journaliste algérien de beIN SPORTS Hafid Derradji est revenu une nouvelle fois sur les sifflets dont la légende algérienne a été la cible mardi soir au stade Nelson Mandela affirmant que « le public n’est pas à blâmer » car il a sifflé « Madjer l’entraîneur qui a échoué et le consultant aux avis provocateurs et certaines positions qu’il a eues à prendre ».

Hafid Derradji estime que le public sportif a le droit d’exprimer son ressenti « soit par des applaudissements ou par des sifflets » « On doit accepter le public comme il est et faire en sorte d’éduquer ses réactions au maximum », a-t-il conclu.

En Algérie, Madjer n’a pas eu le même soutien qu’a reçu Zidane en France notamment par les autorités. Le ministère de la Jeunesse et des Sports comme la Fédération algérienne de football se sont contentés de simples publications de soutien sur les réseaux sociaux sans avoir réagi par un communiqué.

En France, les attaques contre Zidane ont fait réagir en haut lieu. La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra est montée aux créneaux à plusieurs reprises en défense de l’ancien n°10 des Bleus. Madjer n’a pas la même aura que Zidane.

Ils n’ont pas eu les mêmes parcours après avoir arrêté leur carrière de joueur et c’est sans doute cela qui fait la différence entre ces deux monuments du football mondial.

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