Samir Slimani est adjoint au maire chargé des sports, des associations et de l’évènementiel d’Épinay-sous-Sénart en France. Cet élu franco-algérien fait partie de la délégation d’élus français attendus ce mercredi 7 mai en Algérie pour prendre part aux commémorations du 80e anniversaire des massacres du 8 mai 1945.
Membre de l’association Amitié franco-algérienne, il est assure que son maire Damien Allouch « soutien et encourage ce type d’initiative ».
Samir Slimani a accompagné en avril 2024 les jeunes volleyeuses du club de volley d’Epinay-sous-Sénart lors d’une tournée à Bejaia.
Dans cet entretien à TSA, il explique les raisons qui l’ont conduit à faire ce déplacement en Algérie.
Des élus français, dont vous faites partie, sont attendus en Algérie à l’occasion du 80e anniversaire des massacres du 8 mai 1945. Pourquoi ce déplacement ?
Ce déplacement est avant tout un acte de mémoire et de respect. En tant qu’élu de la République française de la ville d’Épinay-sous-Sénart et en tant que personne originaire d’Algérie, il est de mon devoir moral et politique d’honorer les victimes des massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata. Ce drame fait partie de notre histoire commune, franco-algérienne. Ce geste de mémoire s’inscrit dans une volonté de vérité, de reconnaissance, mais aussi de réconciliation.
En tant qu’élu franco-algérien, que représente pour vous cette participation aux commémorations de ces massacres en Algérie ?
C’est un moment fort, à la fois personnel et symbolique. En tant qu’élu français d’origine Algérienne, c’est pour moi une manière de faire le lien entre deux histoires, deux mémoires, et de contribuer à une reconnaissance apaisée et respectueuse des faits.
Les Franco-Algériens peuvent-ils jouer un rôle dans la réconciliation entre les deux pays ?
Oui, les Franco-Algériens ont un rôle à jouer : ils sont des passeurs de mémoire et de dialogue. Leur double culture peut aider à retisser des liens de confiance entre les deux pays.
Cette crise entre Paris et Alger a-t-elle un impact concret sur les Franco-Algériens ?
Oui, elle a un impact moral et symbolique. Beaucoup de Franco-Algériens ressentent les tensions comme une blessure supplémentaire. On aspire à une relation plus sereine entre les deux pays, car on porte en nous les deux identités
La France doit-elle reconnaître les massacres du 8 mai 1945 ?
Aujourd’hui, j’exprime le vœu — sincère et exigeant — que la France reconnaisse pleinement la réalité des massacres du 8 mai 1945. Non pas par culpabilité, mais par responsabilité, par respect pour les victimes et leurs descendants, et par fidélité à ses propres valeurs républicaines. La reconnaissance ne divise pas : elle répare, elle pacifie, elle élève.