Commencer « très petit » et voir grand, il y a souvent de la réussite au bout. Nafaa Semar, un jeune Algérien de France, ne se doutait pas qu’en se mettant à vendre des matelas, il finirait à la tête d’une entreprise florissante, sa propre marque et, cerise sur le gâteau, le titre flatteur de « matelassier des stars ».
Dans une vidéo de la plateforme Brut, Nafaa Semar raconte sa passionnante histoire avec beaucoup de fierté et d’humilité. Il commence par présenter le camion de ses débuts, qu’il garde toujours, et son premier local qui lui servait en même temps de dépôt et de show-room.
« Au début, je stockais à la maison, dans mon garage », dit-il. C’est lorsque des clients ont exprimé le besoin d’essayer avant d’acheter qu’il a pris un petit espace dans le Val-d’Oise. Sans bureau ni chauffage, il patientait dans le camion en attendant les clients qui venaient essayer et acheter. « C’était de bons souvenirs », admet-il.
Nafaa Semar était à ses débuts dans l’électroménager et l’idée de se mettre aux matelas est venue par un heureux hasard. Un vendeur de matelas lui a proposé de lui laisser un matelas et un sommier dans un coin vide de son dépôt, au cas où les clients seraient intéressés. « Au début, j’ai commencé avec de l’électroménager. J’ai pris un dépôt et il y a une personne qui est venue au magasin et m’a dit il y a un petit coin là-bas, je te mets un matelas et un sommier », raconte le jeune entrepreneur, originaire de Kabylie. Puis, l’aventure commence. « J’ai constaté que 40 % des clients qui venaient pour de l’électroménager repartaient avec un matelas », précise le jeune homme. »
Un Algérien de France se met à la vente des matelas et finit avec sa propre marque
Le succès que connaîtra son entreprise, Lebonstock, il le doit d’abord à son abnégation et son sérieux. Son frère Malek, qui a partagé la vidéo sur LinkedIn, témoigne : « J’ai vu Petit frère fatigué. Tous les jours se lever très tôt pour les fournisseurs, travailler toute la journée au dépôt sans aucun confort et se coucher très tard pour livrer ses clients le jour même ». Et le grand frère d’en déduire que « le succès n’est pas un événement mais un résultat ». « Ce qui arrive à Petit frère est mérité », écrit-il.
En plus de son sacrifice, Nafaa Semar a aussi tout fait « décalé », avec des idées originales. Par exemple, dans son show-room, il a introduit la notion d’intimité pour l’essayage. Les matelas ne sont pas disposés dans un open-space comme on en trouve partout, mais dans des chambres séparées.
Il a été aussi le premier à vendre des matelas sur Snapchat. Au fur et à mesure d’être présent sur les réseaux sociaux, des personnalités ont commencé à le connaître et à le suivre, à lui acheter des matelas et à l’inviter à des événements.
Nafaa Semar devient alors le « matelassier des stars ». « Le principe du Lebonstock c’est qu’on est un peu une société familiale où le client, quand il achète un matelas, que ce soit une personnalité ou pas, on a toujours un bon feeling, on est un peu en famille », dit-il.
L’entreprise a pris de l’envergure et dispose désormais de locaux spacieux, 200 mètres carrés de stockage, 100 mètres de show-room…
Mieux, Nafaa Semar a lancé sa propre marque de Matelas, Aynel, qui est la contraction des prénoms de ses deux filles Ayla et Nelia, 7 et 10 ans. « C’est quelque chose que je pourrais leur transmettre et elles sont elles-mêmes très fières de dormir sur des matelas Aynel qui portent leurs noms. Et ça, c’est magique », dit-il.