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Offre de médiation de Karim Younès : des représentants de la société civile s’expriment

Offre de médiation de Karim Younès : des représentants de la société civile s’expriment

L’offre de médiation, dans le cadre du dialogue national lancée ce mardi 16 juillet, proposée par l’ancien président de l’APN, Karim Younès, est saluée sur le principe par les dynamiques de la société civile qui insistent néanmoins sur la nécessaire préparation d’un climat favorable d’apaisement avant l’amorce de tout dialogue.

« Toutes les médiations pour amorcer un dialogue sincère, à l’écoute des revendications toutes légitimes de la rue, sont les bienvenues », a estimé Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH), dans une déclaration à TSA.

Mais, prévient M. Salhi, « tout dialogue doit être précédé surtout par la préparation d’un climat favorable d’apaisement en répondant, au préalable, aux appels pressants pour la libération de tous les détenus d’opinion et politique et à la levée des restrictions à l’encontre des libertés démocratiques ». Il ajoute : « La médiation peut créer le déclic afin d’amorcer le processus à la condition qu’il y ait de la bonne volonté du côté du système ».

Selon Saïd Salhi, les personnalités qui peuvent jouer ce rôle de médiation « doivent avoir l’acceptation et du pouvoir et de la rue. Elles ne doivent pas se substituer au dialogue mais juste l’amorcer, le faciliter ».

Hakim Addad, membre du Collectif soutien et vigilance au mouvement du 22 février, réserve lui aussi un à priori favorable à l’offre de médiation de M. Younès mais il regrette que l’auteur de l’offre n’ait pas identifié clairement les préalables à tout dialogue et qui ne transparaissent pas dans cette lettre.

« C’est fort sympathique de la part de M. Younès de vouloir apporter sa contribution. Il dit que ce qui l’anime c’est d’aider le pays. C’est super. Ceci est le cas de tous et toutes, donc ce n’est pas vraiment un argument solide. Il parle de préalables, mais quels sont ces préalables ? » s’interroge-t-il affirmant que le préalable numéro 1 et « sans lequel rien ne se fera » c’est la libération de tous les détenus d’opinion dont Lakhdar Bouregâa. « Cela, le pouvoir et toutes entité qui discuterai avec lui se doivent de le savoir », clame-t-il.

« Même si c’est fait avec bonne volonté de la part de monsieur Younès, pour ma part, je dis qu’il en faudra bien plus en terme concret et de transparence pour légitimer un quelconque dialogue. Nous ne nous laisserons pas berner par des paroles, nous jugerons sur les actes et le premier est la libération de Bouregâa et les autres citoyens emprisonnés. Ça pour commencer. Aussi, il faut l’arrêt de la répression, le respect total des libertés individuelles et collectives et la libération du champ politique et médiatique », insiste-t-il.

Pour Hakim Addad, la feuille de route « doit être clairement établie et rendue publique au préalable pour toute personne qui acceptera d’être médiateur face au pouvoir. Le peuple doit savoir qui dialogue, sur quoi, comment, où, je dis bien tout, même si cela peut froisser les habitudes de ceux qui négocient secrètement ou souhaitent le faire ».

Il conclut : « La société civile, celle réunie dans un collectif dit de sortie de crise, n’abandonne pas l’idée et la proposition des partis politiques, toutes tendances confondues, ceux du 26 juin et du 6 juillet, de se retrouver avec nous, Société civile et, qu’ensemble nous tracions une feuille de route consensuelle à laquelle le pouvoir devra se soumettre. Cela renforcera le rapport de force face à ce pouvoir qui s’accroche mais qui ne tardera pas à faire ses valises ».

Le président du mouvement RAJ, Abdelouhab Fersaoui, estime également que l’offre de Karim Younès, même si elle est « louable », doit s’inscrire dans un cadre plus global.

Il propose de mettre sur pied un panel de personnalités acceptées de part et d’autre, pouvoir, opposition et mouvement populaire. Le président du RAJ se dit convaincu qu’une personne ne peut pas à elle seule faire consensus aussi bien intentionnée soit-elle.

« Nous sommes arrivés à une situation de blocage. Le pouvoir ne veut pas lâcher. La classe politique, de son côté, n’arrive pas à formuler quelque chose de consistant. Je pense qu’ouvrir un dialogue peut jouer un rôle important en vue d’amorcer un processus de changement démocratique et mettre les premiers jalons d’une transition démocratique ».

M. Fersaoui pose les conditions du dialogue : « Il faut définir les prérogatives mais aussi les attributions mais beaucoup plus le sort de ce dialogue. S’il s’agit d’une lettre à envoyer aux décideurs, je pense que cela ne servira à rien ».

Fersaoui rejoint les avis de Salhi et Addad quant aux préalables à respecter par le pouvoir à leur tête la libération de tous les détenus d’opinion.

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