Kaylia Nemour, Imane Khelif et Djamel Sedjati ont rejoint la liste restreinte des Algériennes et des Algériens qui ont été décorés de l’Ordre du mérite national.
Cette distinction leur a été accordée pour leurs exploits aux JO de Paris 2024 (26 juillet – 11 août).
Kaylia Nemour et Imane Khelif ont décroché chacune, une médaille d’or, respectivement en gymnastique dimanche 4 août et en boxe féminine (-66 kg) vendredi 9 août. Pour Djamel Sedjati, il a obtenu la médaille de bronze au 800 m, samedi 10 août. Ces trois espoirs de médailles algériens n’ont pas déçu.
Kaylia Nemour, Imane Khelif et Djamel Sedjati décorés de la médaille du mérite national
Sur 45 athlètes algériens qui ont pris partie aux JO de Paris 2024, ce sont les seuls qui ont été médaillés, ce qui a permis à l’Algérie de figurer à la 39e position mondiale, et à la deuxième place en Afrique après le Kenya, mais devant l’Afrique du sud, l’Egypte, la Tunisie et le Maroc.
Le 14 août, ils ont été reçus par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, qui leur a remis de ses mains, l’Ordre du mérite national.
Une semaine après, mercredi 21 août, les décrets présidentiels d’attribution de ces distinctions que seuls une poignée d’Algériens ont pu décrocher depuis l’indépendance, ont été publiés au Journal officiel de la République algérienne n°57 du 21 août 2024.
Pour Kaylia Nemour et Imane Khelif, elles ont été décorées de l’Ordre du mérite national du rang Ahid, alors que Djamel Sedjati est attributaire de l’Ordre du mérite national du rang Djadir.
Médaille du mérite national : de quoi s’agit-il ?
En Algérie, l’Ordre du mérite national a été institué par la loi n°84-02 du 2 janvier 1984 par l’ancien président de la République Chadli Bendjedid (1979-1992).
L’article 2 de cette loi précise que la décoration de l’Ordre national du mérite est décernée pour « récompenser les services éminents rendus au pays dans un fonction civile, publique ou militaire où les services exceptionnels rendus à la révolution ».
La médaille du mérite national est une décoration qui est décernée aussi pour « récompenser les mérites des citoyens qui, par leur talent créateur, ont contribué à rehausser le prestige du pays ».
L’ordre du mérite national comprend trois grades : Achir, Djadir et Ahid, et trois dignités qui sont Athir, Amid et Sadr.
Attention à l’outrage et à l’offensive contre un membre de l’Ordre ?
Parmi les attributaires de l’Ordre du mérite national figure de grandes personnalités historiques comme Abane Ramdane, Ben Ali Boudghine, dit Colonel Lotfi, Abbas Laghrour, le colonel Amirouche, Moufdi Zakaria, Ali Mellah, Taoufik Mekloufi (médaillé d’or aux JO de 2012), l’écrivaine Ahlem Mostghanemi, l’écrivain Tahar Djaout, le comédien et dramaturge Abdelkader Alloula, le chanteur chaâbi Hachemi Guerouabi, le chanteur Hamdi Benani ou l’actrice Bahia Rachedi.
L’article 25 de cette loi précise que « toute outrage ou offense publiquement fait à l’un des membres de l’ordre arborant sa décoration, expose son auteur à des poursuites judiciaires ».
L’auteur de l’offense ou de l’outrage est passible d’une peine de prison de « cinq jours à six mois et d’une amende de 500 à 1.500 dinars ou de l’une de ces deux peines seulement ».
La même loi indique que nul ne peut être décoré de l’ordre s’il n’est pas citoyen algérien. Toutefois, la dignité de Athir peut être « conférée et les grades décernés, respectivement aux chefs d’État étrangers et à des personnalités civiles et militaires étrangères », selon cette loi.