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Ouyahia : « Ceux qui prévoient l’effondrement du monde sur nos têtes sont actifs sur le terrain »

Ouyahia : « Ceux qui prévoient l’effondrement du monde sur nos têtes sont actifs sur le terrain »

Sidali Djarboub/NEWPRESS
Ouyahia présente le plan d'action du gouvernement devant le Conseil de la nation

Assuré du soutien du patronat, de l’UGTA et de « la plupart des forces politiques », Ahmed Ouyahia souhaite que la presse appuie, d’une manière ou d’une autre, ses démarches pour atténuer de l’ampleur du déficit budgétaire.

Un clin d’œil à la presse

C’est peut-être ce qui explique que ce lundi 25 septembre, au Conseil de la nation, le Premier ministre a, en présentant le plan d’action du gouvernement, consacré un petit chapitre aux médias alors qu’il a pris l’habitude d’ignorer le secteur de la presse.

Le Premier ministre a annoncé l’installation de l’Autorité de régulation de la presse écrite avant la fin de l’année en cours. La création de cette Autorité est prévue par la loi sur l’information de 2012. Ouyahia a déclaré aussi que l’État s’engage à « réactiver le fonds d’aide à la presse » en 2018, sans donner plus de détails sur la forme que prendra cette aide. Il a juste précisé que l’encadrement du fonds sera revu.

Créé par la Loi de finances 1991, le fonds d’aide (ou de promotion) de la presse, qui est un compte d’affectation spéciale, n’a presque pas été utilisé en raison d’une rigidité dans son système de fonctionnement et d’attribution.

« Une loi sera promulguée en 2018 pour permettre aux médias de mieux accéder à l’information et aux documents. L’État apportera également son soutien dans la formation à travers les instituts », a annoncé le Premier ministre. En attendant, « accéder » à Ahmed Ouyahia reste toujours compliqué. Après la fin de la séance matinale de débat au Sénat, le Premier ministre, fortement entouré par ses gardes du corps, a évité de répondre aux questions des journalistes.

La plupart des ministres n’ont pas voulu faire de déclarations. Mot d’ordre ? Possible. « Nous devons aller tous ensemble pour semer de plus en plus le message de l’espoir et de la quiétude chez les gens. Ceux qui prévoient l’effondrement du monde sur nos têtes sont actifs sur le terrain », a soutenu Ouyahia face aux sénateurs.

« L’Algérie n’est pas gouvernée par les rumeurs »

Ahmed Ouyhia a ensuite évoqué la situation économique du pays. « À quelques mètres d’ici, l’échange de la devise dans ce qui est appelé Le Square (Port Saïd) est en hausse comme un missile. Une hausse nourrie par les rumeurs. L’Algérie n’est pas gouvernée par les rumeurs. Nous allons appliquer ce que nous avons décidé. Le taux de change de la devise est fixé par la Banque d’Algérie. Celui qui veut acheter qu’il le fasse. Demain, il va revendre et il reviendra », a-t-il déclaré à propos de la hausse sensible de l’euro et du dollar sur le marché parallèle.

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Parlant de la révision de la loi sur la monnaie et crédit, qui va autoriser la création monétaire, Ouyahia a été, à demi-mot, menaçant et surtout alarmiste.

« Je serai franc avec vous, si nous n’appliquons pas le financement non conventionnel, même les parlementaires ne pourront pas toucher leurs salaires. Maintenant que nous avons une solution, la nation doit connaître les défis qui l’attendent. Sans l’application de cette nouvelle mesure, l’économie nationale serait en arrêt brutal. Nous aurions connu, comme en 1986, des difficultés sociales », a-t-il souligné.

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Appel aux « enfants égarés »

Sur le plan politique, le Premier ministre est revenu sur la politique de Réconciliation nationale (votée par référendum le 29 septembre 2005 et mise en application par les décrets de février 2006). « J’affirme au nom du gouvernement notre attachement à l’application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale à la lettre et à l’esprit », a-t-il proclamé.

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Il suggère donc que douze ans après, cette Charte est toujours en vigueur alors que plusieurs de ses dispositions devaient être limitées dans le temps en terme d’application. « Il n’y a aujourd’hui aucun doute quant à la réussite de cette démarche même si au début, ce qui est normal, certaines appréhensions ont été exprimées au sein de la société », a-t-il dit.

Paradoxalement, le Premier ministre a profité de la tribune du Sénat pour lancer un appel aux terroristes toujours en activité. « Je lance un appel à nos enfants égarés d’abandonner le crime terroriste et de retourner au sein de leur peuple et de leurs familles. S’ils ne reviennent pas, tôt ou tard, l’État va les éliminer en utilisant la force légale. », a-t-il menacé.

Il a parlé de l’application de la loi dans toute sa rigueur pour les terroristes qui seront traduits devant les tribunaux, a-t-il ajouté.  « J’espère que mon appel sera entendu et que ces terroristes reviennent à la raison. Ils rejoindront les milliers d’Algériens qui étaient, par le passé, dans les groupes terroristes », a-t-il affirmé.

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