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Polémique au Maroc à propos d’un film sur l’homosexualité

Polémique au Maroc à propos d’un film sur l’homosexualité

Huit ans après « Much loved« , qui aborde le thème de la prostitution au Maroc, les milieux conservateurs marocains réclament l’interdiction d’un autre film.

Cette fois, c’est une œuvre traitant du sujet encore plus tabou de l’homosexualité, « Le bleu du caftan« , qui se retrouve dans le viseur. En tête des pourfendeurs du film se trouve le PJD (Parti de la justice et du développement).

Le film, réalisé par Maryam Touzani, aborde ouvertement et sans complexe la question de l’homosexualité, un sujet très sensible au Maroc. Il raconte l’aventure amoureuse d’un commerçant de caftans avec son employé.

Sorti en mars dernier en France, il a été projeté en avant-première à Rabat le 4 juin. Le PJD (islamiste), au pouvoir jusqu’en septembre 2021, crie au scandale, jugeant l’œuvre contraire aux "valeurs religieuses, nationales et morales du peuple marocain musulman".

Il dénonce l’autorisation de la projection dans les salles de ce film qui fait « la promotion de l’homosexualité » et appelle à son interdiction.

À peine sorti, le film a obtenu plusieurs distinctions internationales. Au dernier Festival de Cannes, il a été primé du prix de la critique.

Maroc : « Le bleu du caftan » suscite la polémique

Outre l’autorisation administrative, le pouvoir marocain a donné son aval au film à travers la présence à la projection en avant-première du principal conseiller du roi, André Azoulay.

La réalisatrice Maryam Touzani était aussi présente ainsi que son mari et producteur du film, Nabil Ayouch. Celui-ci est le réalisateur de « Much loved », interdit en 2015 car jugé en contradiction avec les valeurs de la société marocaine.

Le film décrivait le quotidien de prostituées marocaines. Son réalisateur a subi des pressions et reçu des menaces de mort. Il s’est défendu de vouloir ternir l’image du royaume, assurant qu’il n’a fait qu’aborder un problème sociétal.

Il avait défié les autorités en projetant le film devant les élèves d’une école de Rabat. L’une des actrices, Loubna Abidar, a dû s’exiler après une violente agression.

Le film, qui avait aussi été primé plusieurs fois à l’international, a été interdit alors que le PJD dirigeait le gouvernement marocain.

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