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Pourquoi la mission de Tebboune s’annonce difficile

Pourquoi la mission de Tebboune s’annonce difficile

Abdelmadjid Tebboune est attendu à partir de mardi prochain à l’APN pour défendre le programme de son gouvernement devant les députés. Assuré du soutien de la majorité composée du FLN et du RND, le Premier ministre devrait franchir sans encombre cette étape symbolique, même si l’opposition tentera de faire entendre sa voix sur les questions sociales et économiques.

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Mais pour Tebboune et son gouvernement, le plus difficile commencera après l’adoption du texte par le Parlement. L’exécutif sera confronté à deux défis majeurs. Le premier est d’ordre financier. Les cours du pétrole, qui ont perdu près de 17% depuis le début de l’année, tardent à se redresser. Désormais, les projections les plus optimistes évoquent un rééquilibrage du marché à partir de 2018. Et peu d’experts voient le baril dépasser 60 dollars, dans le meilleur des scénarios.

L’Algérie, qui a bâti son budget pour l’année 2017 sur la base d’un baril à 50 dollars, risque de devoir rapidement revoir ses calculs. Le précédent gouvernement avait pris une série de mesures, comme les hausses de taxes et le gel ou l’annulation de nombreux projets d’infrastructures de base. Aujourd’hui, il n’y a presque plus de projets à geler. Et la solution fiscale ne peut être utilisée indéfiniment.

Le gouvernement, dont la marge de manœuvre est restreinte, a d’autres options. Elles sont évoquées dans son Plan d’action. Parmi elles, figure notamment une révision du système des subventions. Mais la démarche prendra du temps. Le gouvernement a d’ailleurs promis une large concertation avec les différents acteurs politiques et économiques avant de mettre en œuvre une décision dans ce sens.

L’autre option concerne les privatisations d’entreprises publiques, soit en les cédant directement à des partenaires nationaux ou étrangers, soit via une introduction en Bourse. Ces opérations pourraient aider à renflouer les caisses de l’État. Mais, là encore, les processus de privatisation sont longs et parfois laborieux. Ils aboutissent au bout de longs mois d’évaluations techniques et de négociations.

Or, le gouvernement aura besoin d’argent très rapidement, surtout en cas de persistance d’un pétrole à moins de 50 dollars. Deux choix s’offrent à lui : l’endettement extérieur ou le recours à une dévaluation de la monnaie nationale. Lors du Conseil des ministres, c’est cette dernière option qui semble avoir été privilégiée.

En plus de l’aspect financier, le gouvernement Tebboune sera confronté au même problème que ces prédécesseurs : comment mettre en œuvre des décisions prises. Plusieurs annonces contenues dans le Plan d’action du gouvernement sont ambitieuses, à l’image de « l’amélioration du climat des affaires », « la réforme du système bancaire », « la promotion des start-up », « l’assainissement de la sphère économique et commerciale », « le développement de l’agriculture », le ciblage des subventions, etc. Mais le gouvernement ne dit pas comment il compte réussir là où les précédents ont tous échoué, avec la même administration et beaucoup moins de moyens financiers.

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