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Précarité des étudiants en France : deux Algériennes témoignent

Précarité des étudiants en France : deux Algériennes témoignent

Par Andre Taissin / Unsplash
Une tirelire cassée.

Présentes lors d’une distribution alimentaire organisée mercredi 18 septembre à l’université de Strasbourg, deux étudiantes algériennes témoignent des difficultés que rencontrent au quotidien les étudiants en France.

Deux semaines après la rentrée universitaire en France, le syndicat Alternative Étudiante (AES) de Strasbourg a organisé une action de distribution alimentaire au niveau du campus central de l’université.

Deux étudiantes algériennes témoignent de leur quotidien difficile en France

Pas moins de 400 étudiants, formant une file d’attente de plusieurs dizaines de mètres, se sont présentés pour récupérer de quoi manger. « On n’a jamais eu autant de nourriture et elle n’est jamais partie aussi vite », a constaté un membre de l’organisation estudiantine, cité par le journal local Rue 89 Strasbourg.

Les étudiants pouvaient choisir deux éléments pour chaque catégorie de produits alimentaires proposés gratuitement par l’AES. Il s’agit donc d’une action d’envergure qui confirme la précarité que vit une grande partie des étudiants en France.

Un autre membre de l’organisation affirme que « 36 % des étudiants sautent au moins un repas par jour ». Ce constat est confirmé par deux étudiantes algériennes, en deuxième année, rencontrées sur place par le journal.

Les deux étudiantes algériennes qui poursuivent des études en sciences du langage à l’université de Strasbourg témoignent d’une situation pour le moins précaire, depuis notamment qu’elles attendaient impatiemment leurs titres de séjour pour pouvoir travailler.

« Notre quotidien, c’est de ne rien manger la journée et de faire des pâtes le soir »

Pour elles, les 3 euros que coûtent les repas des restaurants universitaires, c’est « déjà trop cher » pour qu’elles puissent se nourrir chaque jour. Elles affirment qu’elles n’ont pas encore leurs titres de séjour leur permettant de travailler et de toucher une bourse.

« Je n’ai aucun revenu et je suis obligée de vivre sur des économies pour l’instant », explique l’une d’elles, espérant « que ça ne va plus durer longtemps ». L’autre étudiante algérienne déclare qu’elle ne mange rien durant la journée, faute de moyens financiers suffisants.

« Notre quotidien, c’est de ne rien manger la journée, peut-être grignoter quelque chose comme des biscuits et de faire des pâtes le soir », a-t-elle témoigné. Pour ne rien arranger à sa situation, elle doit payer un loyer de 488 euros par mois en colocation.

Sa situation, comme celle de nombreux autres étudiants en France, ainsi que la question de savoir si elle peut manger à sa faim, « est un stress constant » qui vient s’ajouter au stress des études, a-t-elle déploré.

Pour répondre à la demande croissante des étudiants en précarité, l’Alternative étudiante Strasbourg prévoit d’organiser des distributions de denrées alimentaires au moins une fois tous les deux mois. Pour le moment, l’organisation n’a pas encore fixé la date de la prochaine action.

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