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Quand la caméra cachée révèle le côté sombre et violent des artistes algériens

Quand la caméra cachée révèle le côté sombre et violent des artistes algériens

Les caméras cachées diffusées durant ce mois de ramadan par les télés privées, au-delà de leur aspect violent, ont eu le mérite : celui de dévoiler la face cachée de certaines personnalités notamment les artistes. Des artistes qui n’ont à aucun moment cherché à se retenir face à la provocation surtout dans l’émission « Aâref nejmek » (Connais ta star) d’Ennahar TV.

Ils se sont complètement lâchés en adoptant des positions agressives et montrant leur allergie à toute critique ou remise en cause de leur travail et de leur statut. Il n’y a qu’à citer l’exemple du chanteur Amine TGV qui n’a pas hésité à retirer sa ceinture pour frapper l’animateur Islam Arris avant de jeter la chaise du studio sur lui.

« Viens me parler si tu es un homme »

Amine TGV criait et lançait des insultes. Il a avoué qu’il n’hésiterait pas à « planter un tournevis dans l’œil » de celui qui a réalisé un petit reportage de présentation sur son itinéraire artistique. En fait, il s’agissait d’un faux reportage monté uniquement pour le provoquer.

Le rappeur Mister AB s’est comporté, lui aussi, de la même manière. Il a frappé le journaliste avec une montre. « Tu sais combien coûte cette montre, 30.000 dinars ! », lui lance-t-il. Mister AB a tenté d’agresser physiquement le journaliste avant d’être retenu par l’animateur Yacine Kentache, mais il a eu le temps de jeter une chaise.

La chanteuse Cheba Dalila a, elle, attaqué le journaliste à coups de poings et de gifles. « Viens me parler si tu es un homme », lui a-t-elle lancé. Fayçal Seghir, un chanteur Rai, a usé du même langage de menace à l’égard d’Islam Arris : « Tu n’es pas un homme. Viens, on sort et tu verras ». Le jeune artiste a cassé ensuite le décor du plateau. Il a eu recours à la même « arme » : la chaise.

« Je vais redevenir voyou et tu ne vas pas m’échapper ! »

Mais, c’est l’attitude du Youtubeur Youcef Zarouta qui a le plus étonné. Un comportement qui tranche avec son allure plutôt calme et posée dans ses vidéos très critiques vis-à-vis de la société et des politiques diffusées sur Youtube. Il n’a pas accepté qu’Islam Arris le critique dans la même émission « Aâref nejmek » et lui dise que les podcasters algériens « ne sont pas d’un niveau élevé».

« J’ai mes fans et je suis suivi dans le monde entier. Je n’accepte pas qu’on me traite de médiocre », a répondu Youcef Zarouta en jetant une bouteille d’eau sur le journaliste.  « Tu ne m’as pas connu dans une autre vie. Tu as de la chance que je suis devenu un fils de famille, sinon je t’aurais massacré. Je vais redevenir voyou et tu ne vas pas m’échapper ! Je vais redessiner ton visage. La prochaine fois, je ne vais pas te rater », a-t-il menacé.

Dans une autre caméra cachée, « El Wa’ara » (Difficile) de Rym Ghezali que diffuse Echorouk TV, la chanteuse Nawal Skander a jeté une théière sur le podcaster Chemseddine Amrani qui se présentait comme un chanteur Raï. « N’était le respect que j’ai pour les gens, je t’aurais arraché tes intestins. Je jure que je vais te casser la figure par la théière », a crié Nawal Skander avant de se jeter sur le faux chanteur.

Ces comportements violents des artistes, censés être un exemple de rectitude, de respect, d’éducation et de tolérance, reposent encore une fois la question sur l’accès au monde des arts et de la culture et sur la formation aux métiers de scène, aux arts vivants et aux arts visuels.

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