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Rachat au BAC 2020 : une décision « politique » aux relents « populistes »

Rachat au BAC 2020 : une décision « politique » aux relents « populistes »

Le bac algérien s’obtient cette année avec une moyenne minimale de 9/20. L’annonce a été faite par le ministre de l’Éducation nationale Mohamed Ouadjaout, ce dimanche 11 octobre. En réaction, les syndicats de l’éducation dénoncent une mesure « populiste » aux conséquences néfastes sur le système éducatif national.

 « Franchement, nous avons été surpris dans le sens négatif par cette annonce », lance d’emblée Messaoud Zouggar, porte-parole de l’Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation (UNPEF).

Il explique que les élèves ont étudié deux trimestres seulement et que les sujets du baccalauréat étaient « très abordables ». « Sans abaisser la moyenne d’admission, le taux de réussite devrait être élevé. Avec le rachat, ça sera un problème », prévient M. Zouggar. « Il se posera un problème d’orientation et celui des places pédagogiques » dans les universités, poursuit le syndicaliste qui qualifie cette décision de « populiste ». Il pense que le ministère n’a pas pris en compte les « conséquences ».

Les syndicats n’ont pas été associés

Selon Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), la difficulté va se poser à l’université pour les futurs bacheliers rachetés avec 9/20 de moyenne.

« On aurait aimé que les bacheliers accèdent à l’université avec un niveau appréciable et acceptable. D’autant que cette année, les élèves ont été évalués uniquement sur deux trimestres. Il faut ajouter à cela, qu’ils ont eu 6 mois de révision. Donc, rabaisser la moyenne d’admission au BAC à 9/20 va porter un coup à cet examen », relève M. Meriane. Il tient à préciser que son syndicat n’a pas participé à cette prise de décision. « Sinon, nous aurions pu proposer énormément de solutions logiques », ajoute-t-il.

 « On encourage la médiocrité »

 Le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, ne mâche pas ses mots. « C’est une mascarade. Le baccalauréat a déjà perdu de sa crédibilité. Cette fois c’est un coup de massue », a-t-il réagi à l’annonce du ministre de l’Éducation Mohamed Ouadjaout.

Le syndicaliste prévient sur les « graves conséquences » d’une telle décision. « Nous avons atteint le fond et on creuse encore. C’est tout simplement inacceptable. C’est du populisme à outrance », lance M. Amoura.

Selon lui, le ministère de l’Éducation se serait bien passé de prendre une telle décision, au regard des échos positifs qui parviennent des centres de correction. « J’ai vu de mes propres yeux que les notes des corrections sont dans l’ensemble très bonnes. J’ai vu des 20/20 en maths, en langue française et en physique », témoigne-t-il, déplorant que par ce genre de décisions « on encourage la médiocrité ».

Pour sa part, le coordinateur du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba, souligne que le syndicat n’a pas été associé par la tutelle dans la prise de cette décision de rachat. « Une décision, dit-il, qui va augmenter le taux de réussite à l’examen ». Cependant, relève Boudiba, il sera très difficile aux nouveaux bacheliers d’accéder aux filières de leur choix.

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