Pendant que pour certains algériens, l’été rime avec plage et soleil, d’autres préfèrent s’éloigner des rivages pour les montagnes et les forêts.

Des activités, comme la randonnée, trouvent leur public parmi ces gens qui souhaitent passer leurs week-ends dans le calme, loin des embouteillages et des foules qui se massent sur les plages algériennes à la recherche de la fraîcheur.

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Loin des foules des plages et du brouhaha des villes, les randonneurs du groupe « Les Marcheurs d’Aokas », sur la côte est de Bejaïa, se retrouvent tous les samedis pour une journée de randonnée pédestre pour des retrouvailles avec la nature. Depuis sa création en 2017, le groupe a attiré plus de 80 adhérents de toutes les wilayas du pays qui viennent découvrir et redécouvrir cette magnifique région d’Algérie.

Réveil à l’aube, l’aventure commence dès les premiers rayons du soleil. Dans la joie et la bonne humeur, les « rand’honneurs » entament leur itinéraire du jour, plusieurs kilomètres à parcourir. Selon la saison et la météo, les distances et les lieux varient. De la simple balade en forêt, à l’escalade de la plus haute montagne de la région, les marcheurs d’Aokas adaptent leurs sorties.

« S’il fait chaud, on privilégie des itinéraires qui passent par des sources d’eau. Il fait plus frais et on peut se désaltérer, » détaille Azzedine Zidani, président du groupe des Marcheurs d’Aokas. « En hiver, nous sommes plus nombreux et nous parcourons de plus longues distances car il fait plus frais, » ajoute-t-il.

L’aventure continue et le groupe s’arrête pour la pause déjeuner, un moment idéal pour partager son repas à l’ombre des arbres. Une fois posés, les randonneurs ont l’occasion d’échanger entre eux  et de se découvrir les uns les autres.

Des poètes, des musiciens ou encore des chanteurs animent avec joie ce moment. De leur côté, les médecins et autres professions partagent leurs connaissances avec leurs compagnons, alliant plaisir et culture avant de reprendre la route pour ce qui reste du voyage.

« Marcher c’est courir vers la santé ! »

Connue pour être un sport complet, la marche stimule le corps et l’esprit. Cela, les randonneurs d’Aokas l’ont bien compris, si bien que même leur slogan loue les bienfaits de la marche : « Marcher, c’est courir vers la santé », prônent-ils fièrement.

Azzedine Zidani cite tous les avantages qu’offre cette activité aux personnes souffrant de maladies chroniques, telles que le diabète et l’hypertension artérielle. La marche fait baisser la tension artérielle et diminue le taux de cholestérol et de sucre dans le sang.

En plus d’être bénéfique pour le corps, la marche est un véritable remède pour l’âme. L’air pur des forêts d’Algérie, les bruits apaisants de la nature et la petite bulle loin du stress du quotidien permettent aux randonneurs de décompresser afin d’affronter une nouvelle semaine, ressourcés.

« Même la nature doit profiter de notre passage »

Au-delà du moment de détente et de partage, les marcheurs d’Aokas sensibilisent les randonneurs et les citoyens à la préservation de la nature. Comme l’explique Zidani Azeddine, leurs sorties représentent l’occasion de mener des campagnes de nettoyage et de semis.

A chaque sortie, en plus d’emporter avec eux leurs déchets, les « rand’honneurs » sont invités à participer au ramassage des déchets que laissent des personnes inconscientes en pleine forêt ou dans la montagne.

« On sensibilise les gens à la protection de l’environnement, » souligne le président du groupe, qui explique qu’ils veillent au respect de l’écosystème sur leur itinéraire. Ainsi, les randonneurs sont sensibilisés à ne pas déranger les espèces vivantes présentes sur les lieux et à faire attention à la végétation qui les entoure.

« Même la nature doit profiter de notre passage, » remarque M. Zidani, faisant référence à la multitude de fruits que leur offrent les arbres et buissons, notamment des fruits des bois, dont certains sont rares ou propres à la région, et à l’eau fraîche des rivières et étangs qu’ils trouvent sur leur chemin.

Le président des marcheurs d’Aokas évoque alors les opérations de semis que lui et son groupe ont mené, notamment depuis les incendies qui ont ravagé une bonne partie des forêts d’Algérie notamment de Kabylie durant l’été 2021.

« On a également fait des collectes de dons pour venir en aide aux sinistrés des incendies à Tizi-Ouzou. On leur a envoyé des vêtements, des ustensiles de cuisine et de la nourriture, » ajoute-t-il, soulignant la dimension humanitaire du groupe, qui ne se résume pas à leurs randonnées hebdomadaires.