En Algérie, l’épidémie de Covid-19 connaît un léger rebond depuis le début du mois de juillet. En effet, alors que depuis la fin du mois de mars dernier, le nombre de contaminations quotidiennes s’était stabilisé sous la barre des dix cas par jour, les infections sont reparties à la hausse ces derniers jours, avec 29 nouveaux cas confirmés de Covid-19 en 24 heures recensés mardi 12 juillet.
« Le variant BA.5 circule actuellement en Algérie »
Dans une déclaration à TSA ce mercredi 13 juillet, le Pr Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d’immunologie et chef du service d’immunologie à l’hôpital de Rouiba explique que c’est la propagation du sous variant BA.5 d’Omicron dans le pays qui a induit cette recrudescence des cas de Covid-19 observée ces derniers jours en Algérie.
« Nous constatons un petit rebond depuis une vingtaine de jours. Le BA.5 circule actuellement en Algérie. Lors de la dernière vague, beaucoup de gens ont été infectés au variant BA.1. Cela a créé une certaine protection, mais nous ne connaissions pas la durée de cette immunité », a-t-il dit.
Mais face à ce rebond épidémique, le président de la Société algérienne d’immunologie se veut rassurant.
« Certains pays enregistrent actuellement 200.000 ou 500.000 nouveaux cas par jour. En Algérie, nous ne sommes pas dans cette situation. Nous sommes probablement à quelques dizaines ou centaines de nouveaux cas par jour », a-t-il ajouté.
Au sujet du variant qui circule actuellement en Algérie, le Pr Djenouhat explique que l’une de ses principales caractéristiques est son échappement à la réponse immunitaire acquise par la vaccination ou par une infection naturelle.
« Les gens qui ont été auparavant infectés à l’Omicron résistent un peu plus au BA.5 », a-t-il toutefois souligné.
« La pandémie est passée à un stade endémique »
Une chose est sûre pour le chef du service d’immunologie de l’hôpital de Rouïba, la pandémie de Covid-19 est passée à un stade endémique.
« Nous vivons actuellement avec ce virus. La transformation de la pandémie en forme endémique se concrétise. Partout dans le monde, il n’y a pas beaucoup de décès et d’hospitalisation. C’est rassurant. Et pour la première fois depuis le début de la pandémie, les gens ne fréquentent plus les hôpitaux. Il y a une généralisation de cette forme bénigne », a-t-il expliqué.
Pour le Pr Djenouhat, une atteinte au Covid-19 est semblable « à une simple grippe ». « Mais il faut savoir que la grippe tue. Aux Etats-Unis, jusqu’à 52.000 décès sont associés chaque année au virus de la grippe », a-t-il fait savoir.
« Il y a souvent une confusion »
Le président de la Société algérienne d’immunologie explique que les symptômes du Covid peuvent être facilement confondus avec ceux de la gastro-entérite, particulièrement en été.
« Lorsque ces rebonds épidémiques arrivent en été, il y a souvent une confusion. Des gens pensent être atteints du Covid, alors qu’ils font des gastro-entérites provoquées notamment par les fruits saisonniers ou par la viande qu’ils ont consommée pendant l’Aïd », a-t-il dit.
Au sujet de la symptomatologie du Covid, le Djenouhat rappelle par ailleurs » qu’elle est dominée par un syndrome pseudo grippal, avec écoulement nasal, maux de tête, fièvre et parfois une fatigue. »
Sous variant BA.5 et vaccination
Les vaccins anti Covid sont-ils efficaces contre le variant BA.5 qui gagne du terrain en Algérie ? Le chef du service d’immunologie de l’hôpital de Rouïba répond : « Il est fort possible que le variant BA.5 échappe au vaccin dirigé contre le variant BA.1. »
« Nous allons voir s’il y aura d’autres versions de vaccins qui sont plus efficaces par rapport aux vaccins qui existent actuellement », a-t-il ajouté.
Face à la recrudescence des cas de Covid-19 en Algérie, le Pr Djenouhat appelle à la vigilance. « Nous devons protéger les sujets vulnérables, notamment les personnes âgées, et ceux qui ont des pathologies chroniques. Ils doivent être particulièrement vigilants et maintenir les gestes barrières », a conclu le président de la Société algérienne d’immunologie.
