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Recrudescence de la pandémie de Covid-19 : tout est à refaire pour l’Algérie

Recrudescence de la pandémie de Covid-19 : tout est à refaire pour l’Algérie

L’Algérie a enregistré ce dimanche 8 novembre 670 nouveaux cas de Covid-19. Soit presque autant que le record absolu du 25 juillet dernier, lorsque 675 contaminations avaient été dépistées.

Nul ne pouvait imaginer un tel scénario il y a seulement quelques semaines. Les contaminations avaient en effet entamé une baisse continue depuis fin juillet pour frôler la barre des 100 cas début octobre (121, le 7 octobre).

Pour beaucoup, c’était là le fruit des efforts soutenus dans la lutte contre la propagation du virus avec des mesures draconiennes allant jusqu’au couvre-feu nocturne sur tout le territoire algérien.

Malgré quelques défaillances, les mesures-barrières préconisées ont été globalement suivie dans la société et l’Algérie a pu entrevoir le bout du tunnel au moment où d’autres nations, plus loties pourtant en termes de moyens, sombraient dans une deuxième vague meurtrière.

C’étaient le cas de quasiment tous les grands pays occidentaux (France, Grande-Bretagne, États-Unis, Espagne, Italie…) et des autres pays du Maghreb, notamment le Maroc et la Tunisie.

En Algérie, après la panique des premiers mois de l’épidémie, la courbe des contaminations s’est installée dans une tendance baissière continue et la saturation redoutée des structures hospitalière ou encore l’épuisement du personnel soignant n’a pas eu lieu.

Vers fin septembre, début octobre, alors que les principales mesures étaient levées progressivement, le plus dur était passé pour l’Algérie dont les autorités étaient passées à un autre souci, celui de s’assurer la procuration d’un éventuel vaccin qui serait mis sur le marché.

Les voix critiques en interne se sont alors tues et la « méthode algérienne » est unanimement vantée. D’autant plus que certaines mesures appliquées par l’Algérie au tout début de la pandémie ont été « copiées » à l’étranger plusieurs mois plus tard. Il s’agit notamment du confinement nocturne que les autorités françaises se sont résignées à décréter vers la fin octobre après une deuxième vague plus virulente.

Avant la fin de l’été, les autorités avaient décidé de rouvrir au public graduellement plusieurs espaces, dont les mosquées, les plages, les cafés et restaurants, tout en divulguant un programme de reprise dans quasiment tous les secteurs pour la rentrée sociale. Le « retour à la normale » n’était plus qu’une question de semaines.

Le prix du relâchement

Pendant ce temps, les médecins n’ont pas cessé d’appeler à ne pas baisser la garde devant les signes de relâchement qui commençaient à se faire visibles. Dans la rue et les commerces, le masque n’est plus porté par tout le monde, les cortèges nuptiaux refont leur apparition ainsi que les regroupements aux enterrements ou autres occasions, les files d’attente dans les magasins…

Il y a eu aussi pendant presque tout le mois d’octobre des rassemblements électoraux dans des salles fermées dans le cadre de la campagne pour le référendum du 1er novembre sur la révision constitutionnelle.

Les plus avisés avaient pourtant mis en garde contre une dégradation de la situation à la rentrée, à la faveur de la réouverture des établissements scolaires, des regroupements dans les magasins pour les achats et d’une plus forte fréquentation des transports publics.

Retour à la case départ

Et c’est ce qui est arrivé depuis la deuxième semaine d’octobre. En un mois, le nombre de nouveaux cas quotidiens est multiplié par six. Dans les structures hospitalières, c’est la saturation et il est difficile de distinguer le vrai du faux dans le flux des témoignages partagés sur les réseaux sociaux sur la situation dans les hôpitaux dans certaines régions.

Sans rien voir venir, l’Algérie est retournée à la case départ. Presque toutes les mesures levées ou qui commençaient à être allégées ont été rétablies.

Ce dimanche 8 novembre, le confinement partiel à domicile, avec couvre-feu nocturne, a été de nouveau étendu, touchant désormais 29 wilayas, soit plus de la moitié du territoire, avec possibilité pour les walis de prendre toute mesure qu’ils jugeraient salvatrice, suivant l’évolution de la situation au niveau local.

La rentrée universitaire et de la formation professionnelle est reportée de quelques semaines au 15 décembre et il en sera sûrement ainsi pour les compétitions footballistiques qui devaient reprendre le 21 de ce mois.

Dans les différents paliers de l’enseignement, qui ont repris à partir du 21 octobre, certaines classes et écoles ont été fermées et la mesure pourrait être généralisée à tous les établissements si la recrudescence ne s’estompe pas.

Quelques semaines de relâchement et tout est à refaire pour l’Algérie qui a pourtant presque crié victoire. Espérons que la leçon de la première vague sera retenue et que les mesures réintroduites ne seront pas vaines.

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