Le divorce entre l’Algérie et le groupe français Suez n’est pas définitivement acté. Pourtant, fin décembre, l’ex-ministre des Ressources en eau Arezki Beraki avait annoncé la décision du gouvernement de ne pas renouveler le contrat avec le géant français qui s’occupe de la gestion des eaux d’Alger et de Tipaza, depuis 2005, via la Seaal.
La décision semblait irrévocable. « Ce serait insensé de le renouveler », avait déclaré Arezki Baraki sur Echorouk News, mercredi 30 décembre. « Le contrat prendra fin en août prochain et nous avons estimé qu’il n’était pas dans l’intérêt de l’Algérie de le résilier puisqu’il prendra fin dans quelques mois. Mais nous avons décidé définitivement de prendre en charge nous-mêmes la gestion de l’AEP au niveau de la capitale », avait-t-il soutenu.
Moins de trois mois après cette annonce, coup de théâtre. Le nouveau ministre des Ressources en eau Kamel Mihoubi – Arezki Berraki a été limogé lors du dernier remaniement ministériel opéré par le président Tebboune fin février- laisse planer le doute.
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Grave crise de l’eau à l’horizon
« Le renouvellement ou non du contrat de Suez est prématuré », a-t-il dit dans un entretien à Ennahar TV.
Comprendre, la décision annoncée fin décembre par son prédécesseur n’est plus valable. « Un bureau d’études a été désigné pour évaluer la gestion de la Seaal », a expliqué le ministre, tout en laissant une porte ouverte pour le renouvellement du contrat de gestion de la Seaal par Suez. « Le contrat de Suez se termine en août 2021, en cas de renouvellement, nous allons discuter de beaucoup de choses », a dit le ministre, sans s’étaler.
Le revirement du gouvernement sur la question du renouvellement du contrat de Suez survient dans un contexte de grave crise de l’eau en Algérie. Le même jour de l’intervention du ministre, le Directeur général de l’Agence algérienne des eaux (ADE) annonçait le retour au rationnement de l’eau potable, en raison du stress hydrique qui affecte depuis plusieurs mois l’Algérie.