Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a réagi, ce jeudi soir sur son compte Tweeter, au vote par le Parlement européen d’une résolution en soutien au Hirak en Algérie.
« Le Hirak algérien a été utilisé par des députés de l’UE pour flatter leur propre électorat et non pas pour notre bien . Oui à la solidarité des peuples mais pas à n’importe quel prix. Si l’Europe veut aider l’Algérie, elle devra faire en sorte que l’argent volé lui soit restitué », a écrit M. Djilali sur son compte Twitter.
Le Hirak algérien a été utilisé par des députés de l’UE pour flatter leur propre électorat et non pas pour notre bien.
Oui à la solidarité des peuples mais pas à n’importe quel prix.
Si l’Europe veut aider l’#Algérie, elle devra faire en sorte que l’argent volé lui soit restitué. pic.twitter.com/tDhq6GTUph— Soufiane Djilali (@SoufianeDjilali) November 28, 2019
Le Parlement a voté ce jeudi 28 novembre une résolution sur l’Algérie. Le texte a été adopté à main levée par les députés européens qui se disent « très inquiets de la situation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales en Algérie ».
Contacté par TSA, Soufiane Djilali explique son point de vue. « Je pense que tous ceux qui ont suivi les débats au Parlement européen se sont aperçus que les députés ont utilisé le Hirak pour conforter leurs propres thèses. C’est quand même étonnant que des députés d’extrême droite et des députés dont les positions ne sont franchement pas amicales vis-à-vis des pays arabes en général, d’un seul coup s’y intéressent d’aussi près. Le problème est que toute la discussion a concerné la fermeture de quelques centres religieux (protestants) », a-t-il développé.
Et d’ajouter : »Je tiens à réitérer la position de Jil Jadid pour la liberté de conscience et la pratique des religions en toute liberté. Mais il est aussi tout à fait normal que les lieux de culte soient sous l’autorité de l’État, comme cela se fait partout ailleurs. Je pense que même en Europe, les mosquées clandestines sont interdites et elles sont fermées par les États ».
Selon le président de Jil Jadid, la solidarité avec le peuple algérien « aurait été une solidarité avec les détenus, une solidarité qui mette en évidence le pacifisme du Hirak, protéger les Algériens …or, ce n’est pas de ça dont il est question ».
« Lorsque le pouvoir de Bouteflika était là il n’y a jamais eu aucune réaction lorsqu’on nous imposait une marionnette malade à la tête de l’État. La question se pose : pourquoi utiliser le Hirak de cette façon là ? », s’interroge Sofiane Djilali.
Pour lui, « toute solidarité réelle avec le peuple algérien est la bienvenue mais moi je me suis élevé contre cette utilisation du Hirak pour faire passer des messages par rapport à leur électorat en particulier. Et non pas par rapport à l’Algérie ».
M. Djilali émet des doutes sur les véritables intentions des eurodéputés français : « Quand Gilbert Collard (Eurodéputé Rassemblement national, Ndlr) ou Raphael Glucksman deviennent des défenseurs de l’Algérie, j’ai des questions à me poser ».
Le président de Jil Djadid, qui a décidé de boycotter la présidentielle du 12 décembre, demande aux Algériens à ne pas tomber « dans le jeu politicien qui concerne les partis politiques en Europe ».
« Maintenant si l’Union européenne et l’Europe veut une relation équilibrée avec l’Algérie, ils pourront se déclarer disponibles pour travailler avec un pouvoir légitime pour que l’argent volé et investi en Europe revienne à l’Algérie. À ce moment-là j’applaudirai des deux mains… », conclut-il.