L’Algérie a toujours refusé l’ingérence étrangère dans les pays du Sahel sous couvert de la lutte antiterroriste. Une position réitérée, ce dimanche 2 avril, par le chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chanegriha.
Le général d’armée était, ce dimanche 2 avril, au siège du Commandement des forces terrestres à Alger. Dans une allocution devant les cadres et personnels du Commandement, Saïd Chanegriha a évoqué la problématique de la lutte contre le terrorisme dans les pays du Sahel, dont deux, le Niger et le Mali, partagent une longue frontière terrestre avec l’Algérie.
Saïd Chanegriha a d’abord rappelé le combat de l’Algérie contre le terrorisme, une expérience « certes amère, mais couronnée de succès ».
Très tôt, l’Algérie a pris conscience des « origines, risques et dimensions » du terrorisme, et a mis en garde le monde contre ses conséquences, a dit Chanegriha dont les propos ont été rapportés dans un communiqué du MDN.
Si l’Algérie a vaincu « le projet obscurantiste » du terrorisme, c’est grâce à « l’exploitation rationnelle de ses capacités » et l’expérience acquise par le peuple pendant la Guerre de libération nationale, a indiqué le chef d’État-Major qui a ensuite plaidé pour une approche coordonnée et la mutualisation des efforts de lutte antiterroriste tant au niveau national que régional et international.
Cette mutualisation passe par la mise en œuvre « rigoureuse » des résolutions et des outils juridiques de l’ONU et de l’UA ainsi que des mécanismes bilatéraux et multilatéraux, a-t-il ajouté.
L’ingérence étrangère au Sahel : un « échec total », selon Chanegriha
Saïd Chanegriha a rappelé que cela a été souligné par le président de la République Abdelmadjid Tebboune lors du débat de haut niveau du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la lutte antiterroriste.
Le président Tebboune avait indiqué que l’Algérie poursuivait ses efforts pour soutenir ses voisins et les pays africains dans la lutte contre le terrorisme.
D’où l’initiative algérienne visant à conférer une nouvelle dynamique aux efforts de lutte contre le terrorisme dans la région. L’initiative a été approuvée en octobre 2022 par les pays membres du CEMOC (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger).
La nouvelle stratégie adoptée consiste à ce que la lutte contre le terrorisme soit prise en charge par chaque pays dans son propre territoire et par ses propres moyens.
La nouvelle stratégie s’inscrit néanmoins dans une « dynamique collective, fondée sur la conjugaison des efforts, la coordination et l’aide mutuelle et qui exclut toute forme d’ingérence étrangère sous le couvert de la lutte antiterroriste », a ajouté le chef d’État-Major de l’ANP pour qui l’approche de l’ingérence étrangère a été « un échec total » comme l’ont démontré « les derniers développements dans la région ».