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Saïd Sadi dénonce la « lettre surréaliste » de Bouteflika

Saïd Sadi dénonce la « lettre surréaliste » de Bouteflika

Saïd Sadi a dénoncé, ce mercredi 13 mars, la lettre à la nation adressée par le président Bouteflika pour annoncer le report des élections, affirmant que le président a ramené l’Algérie « à la case des républiques bananières ».

« En une lettre surréaliste, le chef de l’État nous a ramenés [sic] à la case des républiques bananières. C’est là le sentiment que m’a inspiré la déclaration du chef de l’État après l’avoir relue à trois reprises et qui figurera, à n’en pas douter, dans les annales des souffles burlesques des régimes autocratiques en fin de vie », a affirmé Saïd Sadi dans sa déclaration préliminaire au Forum Liberté.

« Si la volonté populaire faiblit, le clan au pouvoir aura gagné et le chaos par lequel il a menacé, en vain, le citoyen, mais qu’il parvient encore à vendre à certains partenaires adviendra inéluctablement et ce sera terrible pour l’Algérie et la région nord-africaine », a estimé Saïd Sadi.

« L’ancienne génération doit s’effacer. Même la mienne doit savoir se rendre utile sans avoir de prétentions à l’exercice du pouvoir. Notre rôle est d’aider, quand cela est possible et nécessaire, à passer le gué mais non à postuler à des responsabilités organiques ou exécutives. C’est en tout cas comme cela que, personnellement, j’appréhende ma place aujourd’hui », affirme Saïd Sadi.

« Au-delà du pouvoir apparent déconnecté des réalités politiques et sociales du pays et qui se disqualifie quotidiennement par ses actes et propos, il ne faut pas sous évaluer les manœuvres souterraines d’acteurs ou d’organes parallèles ayant tissé leurs réseaux, construit leur force et amassé leur fortune dans les entrailles du système ou à sa périphérie et qui n’ont, aujourd’hui, d’autres recours que de se fondre dans la dynamique citoyenne pour tenter d’en infléchir le cours et, pourquoi pas, en faire avorter les objectifs », estime Sadi, ajoutant que « faute de pouvoir sauver le système, ces agents et relais s’emploient à disqualifier toute la classe politique en amalgamant pouvoir et opposition ».

Pour Saïd Sadi, « ce travail de diabolisation des luttes menées pour les alternatives démocratiques et la volonté de fractionnement des expériences participe d’une stratégie d’isolement du mouvement du 22 février pour en faire un ectoplasme informe et acéphale, livré à terme à l’usure ou, si possible, aux manipulations ».

Pour désamorcer ce qu’il appelle des « infiltrations », Saïd Sadi propose d’« être aussi concret que possible pour aller vite, car le temps presse ». Pour ce faire, Saïd Sadi appelle à une « période de transition comme sas devant permettre l’ouverture de discussions annonçant un nouveau départ est aujourd’hui admise », « la démission du chef de l’État et de son gouvernement avant l’installation d’un gouvernement chargé de liquider les affaires courantes », « l’installation d’une équipe ou d’un binôme chargée d’assumer les fonctions de la représentation symbolique de l’État », la mise en place d’une « commission d’organisation (et non de surveillance) des élections », et enfin « la définition des postulats démocratiques auxquels doit souscrire tout compétiteur est bienvenue pour la majorité des acteurs politiques ».

« Les interventions hésitantes, maladroites ou contradictoires du chef d’État-major témoignent des rapports de force internes qui agitent le sérail et qui, à travers la préemption du militaire, prennent en otage la nation. Cela doit cesser pour le bien du pays », a par ailleurs estimé Saïd Sadi.

« Bouteflika, pour des raisons subjectives et objectives, ne partira pas sans un rapport de force qui le contraint à l’abdication. Il vient lui-même de faire, une fois de plus, la démonstration de son addiction au pouvoir. C’est pour cela que la pression doit non seulement être maintenue mais renforcée jusqu’à son départ », affirme enfin Saïd Sadi.

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