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Saïd Sadi qualifie Noureddine Boukrouh de « métastase » du régime

Saïd Sadi qualifie Noureddine Boukrouh de « métastase » du régime

La polémique enfle entre Saïd Sadi et Noureddine Boukrouh. Après une première passe d’arme fin juillet entre les deux hommes, l’ancien président du RCD revient à la charge ce mardi 8 août. Il évoque un « film de série B » et estime que le fondateur du PRA fait partie des « métastases du régime » qui perturbent « le débat dans des périodes bien particulières de l’agenda national ». « L’une des premières conséquences de ce mauvais feuilleton est de faire diversion sur l’essentiel au moment où le pays, exsangue, peut basculer dans le vide », assure Saïd Sadi sur sa page Facebook.

Dans une interview accordée à TSA, le fondateur du PRA avait affirmé avoir rencontré Saïd Sadi avant l’élection présidentielle de 1995 pour laquelle ils étaient tous les deux candidats. « De retour à mon bureau, j’ai appelé les deux autres candidats en lice, feu Mahfoud Nahnah et Saïd Sadi. Ils sont venus séparément à mon bureau, je leur ai rapporté l’entretien que je venais d’avoir avec Zeroual et leur ai proposé de nous retirer ensemble de l’élection. Après de longues et vaines discussions, ils ont refusé », a-t-il déclaré. Une information démentie le jour même par Saïd Sadi. Noureddine Boukrouh avait répondu le lendemain en maintenant ses propos.

Ce mardi, dans son texte intitulé « Sacrilège », Saïd Sadi estime nécessaire de « mettre en relief les saillies des informations avancées » par Noureddine Boukrouh. L’ancien président du RCD fait la démonstration en quelques points. « 1) Sortir du bureau du chef de l’État et décider, sur le champ, de renoncer à une élection présidentielle en associant, séparément, deux concurrents est, pour le moins, précipité (…) 2) On ne saisit pas très bien pourquoi nous aurions été appelés séparément pour prendre une décision qui, par définition, nous concernait collectivement, d’autant que nous nous connaissions les uns les autres », développe-t-il.

Dans le troisième point, Saïd Sadi invite les lecteurs à réécouter les propos de M. Boukrouh durant la campagne électorale de 1995 « pour voir un homme pourfendant ses adversaires avec une assurance voire une virulence qui n’avait rien à voir avec l’esprit d’un candidat dépité, avançant l’épée dans les reins ». « On avait alors appris que Zeroual appartenait à une catégorie de djouhala, que Nahnah était un ignorant religieux et moi un Ataturk étranger à sa nation et abusant d’un parcours auquel le sien n’avait rien à envier puisqu’il avait, jurait-il, « accompli son service national ! » », rappelle-t-il.

Saïd Sadi évoque ensuite la nomination de M. Boukrouh au sein du gouvernement. « Quand on est désabusé par un jeu politique dont on proclame qu’il n’y a rien à attendre, on ne se précipite pas au gouvernement à la première sollicitation en y restant des années jusqu’à ce que l’on en soit éloigné. Naturellement, le problème ici n’est pas d’appréhender la pertinence politique du choix mais de relever les incohérences du propos », lâche-t-il. Saïd Sadi rappelle également dans ce cadre que quand son parti « avait décidé d’entrer au gouvernement, il y avait eu un large débat dans le parti clôturé par un séminaire de la direction ».

« La décision, les Algériens s’en souviennent, avait été publiquement conditionnée par l’installation officielle des commissions de réformes de l’éducation, de la justice et de l’État. Malgré ces acquis, j’avais catégoriquement refusé d’intégrer l’exécutif en dépit des lourdes insistances du Chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika, et de plusieurs autres dirigeants qui souhaitaient m’y voir figurer personnellement. Ces responsables sont toujours vivants, ils peuvent témoigner de ces faits », détaille-t-il.

Saïd Sadi affirme enfin qu’il « est désolant d’avoir à consacrer du temps et de l’énergie pour remettre à l’heure les pendules politiques algériennes sur autant de fadaises ». « Ces pendules ont été détraquées par des percussions autrement plus dramatiques et dont les répliques n’ont, hélas, pas fini d’éprouver le peuple algérien. (…). Mais si cette passe d’armes contribue à dissuader des bonimenteurs de polluer la scène politique par des affabulations égocentriques, alors l’exercice n’aura pas été tout à fait vain », conclut-il.

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