De nombreux Algériens choisissent de quitter l’Algérie pour s’installer en France. Beaucoup le font en pensant offrir une meilleure scolarisation à leurs enfants.
Si certains atteignent leur but, d’autres peuvent vite regretter le fait d’avoir quitté leur pays d’origine. En effet, la situation de certaines familles algériennes parties en France avec leurs enfants est pour le moins alarmante. Faute de titre de séjour, ils ne peuvent pas travailler ni louer. Sans l’aide de proches, ils se retrouvent souvent dans la rue ou dans des squats.
Dans un article paru ce 1ᵉʳ octobre 2024, le média français « L’Étudiant » alerte sur l’augmentation du nombre d’enfants sans hébergement en France, mettant en lumière le cas de deux familles ayant quitté l’Algérie pour l’Hexagone.
Après avoir logé dans une école, ils squattent un appartement
Zouleikha habite à Lyon avec son mari et leurs trois enfants âgés de 3,7 et 11 ans. Après avoir logé dans une école publique, cette famille algérienne squatte désormais un appartement avec sa petite famille.
Plus de 80 écoles en France ont accueilli des familles avec enfants qui se sont retrouvées sans logement pendant l’année scolaire 2023/2024. Parmi ces familles, il y a celle de Zouleikha qui témoigne qu’il s’agissait de « conditions très dures, car il fallait quitter le lieu à 7 heures du matin et revenir après 19 heures ».
Cette famille a ensuite opté pour un squat, mais les conditions de vie ne se sont guère améliorées, vu que la menace d’expulsion pèse continuellement sur elle. Le 5 septembre dernier, la régie de l’immeuble a, en effet, sommé la famille algérienne de quitter les lieux.
Bien que l’appartement en question soit inoccupé depuis 2016, il a fallu que la famille soit soutenue par plusieurs associations pour qu’elle puisse continuer à s’y loger, sans toutefois avoir la garantie de ne pas se retrouver dehors d’un moment à l’autre.
La réussite scolaire des enfants : « ma fille a eu du mal à l’école »
Le stress dû à cette instabilité se cristallise dans les résultats scolaires de la fille aînée, Narimene, qui était « parmi les meilleurs en Algérie », assure sa maman qui confie que depuis l’arrivée en France de sa fille et de son inscription en CM2, « elle a eu du mal ».
Narimene raconte que « les autres enfants ne voulaient pas jouer avec elle, car elle ne parlait pas encore bien français ». De peur que les résultats de sa fille n’empirent, la maman lui a dit de « garder le secret » à propos du fait qu’elle soit aussi sans-papiers et qu’elle vit dans un squat.
Les résultats de Narimane se sont améliorés au Collège, mais les inquiétudes de sa maman restent vives. Elle assure que si la famille s’accroche en France, c’est surtout pour « la réussite scolaire » des enfants.
Outre la famille de Zouleikha, il y a aussi celle d’Amina, arrivée d’Algérie il y a deux ans avec ses enfants, dont Samy, 14 ans, inscrit en Troisième. À son arrivée dans l’Hexagone, son mari a commencé à la battre. Elle a donc choisi de lui abandonner ses papiers et son logement et de vivre comme une SDF avec son fils.
Amina et Samy vivent dans un immeuble à Lyon dont le propriétaire a obtenu leur expulsion auprès de la Justice. Mais Amina ne veut pas partir. Elle s’accroche encore dans l’intérêt de son fils à qui elle veut offrir « une bonne scolarisation », a-t-elle confié au média français.
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