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Six mois après la publication du nouveau texte, les taxis continuent d’appliquer leurs propres règles

Six mois après la publication du nouveau texte, les taxis continuent d’appliquer leurs propres règles

Billel Zehani / NEWPRESS
(Photo Archive) 2-09-2007 : l'ex-station principale des taxi a longs trajets

Promulgué officiellement en octobre 2016, l’arrêté ministériel fixant les modalités d’exploitation d’un service de taxi est resté lettre morte chez les « taxieurs ». Le texte en question prévoyait une série de mesures pour mettre de l’ordre dans cette activité.

Le conducteur de taxi doit « porter une tenue vestimentaire appropriée, se comporter avec respect et politesse avec les clients, afficher à bord de son véhicule, les tarifs en vigueur et les respecter », précise par exemple l’article 24 de l’arrêté.

Le conducteur de taxi ne doit pas « refuser ou choisir des courses lorsqu’il est libre, faire usage des moyens audio et audiovisuels sans l’assentiment des clients et fumer à bord du véhicule », note l’article 26.

Malgré les dispositions strictes de ce nouveau cahier des charges, les chauffeurs de taxi font toujours la pluie et le mauvais temps. À Alger, comme dans les autres villes d’Algérie, les « taxieurs » continuent à choisir eux-même leur itinéraire. « Ce n’est pas ma direction », répondent-ils souvent. Certains ignorent même l’existence de cet arrêté, presque six mois après sa publication au Journal Officiel.

Pour aller du centre-ville vers la gare routière de Caroubier ou la banlieue proche de la capitale, comme Bordj El Kiffan (ex-Fort de l’eau) à titre d’exemple, certains taxis n’hésitent pas à réclamer un tarif forfaitaire qui peut aller jusqu’à 500 DA parfois. « Une fois que je vous dépose, j’aurai du mal à trouver des clients », arguent-ils la plupart du temps.

Le directeur des transports terrestres auprès du ministère des Transports, Salem Salhi, reconnaît la difficulté de mettre un terme à ces pratiques. « Je ne dis pas que ce n’est pas une réalité, mais avec le nouveau cahier des charges, celui qui transgresse le dispositif le paiera », avertit-il. Et de concéder : « On ne peut pas mettre un policier près de chaque taxieur, c’est impossible. C’est très difficile ! ».

Faute de solution efficace, M. Salhi appelle les citoyens lésés par ces pratiques à s’impliquer pour les dénoncer. « Il faut que le citoyen dénonce et joue le jeu avec nous », lance-t-il. « Il ne faut pas qu’il hésite à prendre le numéro de la plaque minéralogique du taxi et nous adresser un courrier. Le taxieur sera sanctionné », conseille-t-il.

Par ailleurs, M. Salhi a fait savoir que son service projette de mettre en place prochainement un centre d’appel pour encourager les citoyens à dénoncer ces infractions. « On est en train de préparer une ligne téléphonique spécialisée pour que les gens dénoncent ce type d’infractions », révèle-t-il.

Toutefois, la concrétisation de ce projet demeure « difficile » en raison des restrictions budgétaires décidées par le gouvernement à cause de la crise qui secoue actuellement le pays, selon notre interlocuteur. « Néanmoins, nous sommes déterminés de la mettre (la ligne téléphonique) dans les meilleurs délais possibles au courant de cette année », affirme-t-il.

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