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Soldes d’hiver à Alger : malgré la crise, affluence record dans les magasins

Soldes d’hiver à Alger : malgré la crise, affluence record dans les magasins

Ni la météo glaciale, ni l’érosion du pouvoir d’achat n’ont eu raison des consommateurs. Depuis quelques jours déjà, ils guettaient avec fébrilité la date du 18 janvier correspondant au démarrage des soldes d’hiver à Alger.

Les plus organisés ont repéré les articles à l’avance et noté les prix sur un petit calepin. Les soldes ont commencé vendredi 18 janvier. Les vitrines affichent entre 20 et 50% de réduction sur les vêtements, chaussures et autres accessoires.

Les commerçants se frottent déjà les mains. Au 2e jour des soldes, beaucoup d’articles ont été écoulés. La crise ? Quelle crise ? Les boutiques sont pleines comme un œuf et les Algérois ne boudent pas leur plaisir d’être sapés comme des lords.

Soldes, oui mais cela reste cher !

Boutique Celio (Bd Sidi Yahia). Les remises oscillent entre -20 et -50 %. Cette franchise spécialisée dans les vêtements pour hommes bourdonne comme une ruche d’abeilles. Les rayons sont pris d’assaut. Les clients cherchent la bonne taille, la bonne couleur. Jeans : 3950 da, polos : 3500 da, chemises : 3900 da, veste doudoune : 7510 da.

Nouhad (32 ans) fait le tour du magasin avec son mari. Elle trouve que les prix ne sont pas donnés. « Même si c’est les soldes, cela reste trop cher pour nous. Je pense que nous allons attendre la deuxième démarque ».

D’autres clients ne lésinent pas sur leurs portefeuilles. Au niveau de la caisse, Melissa, l’assistante manager est un peu dépassée. « On a donné le coup d’envoi hier et déjà on a enregistré un excellent chiffre d’affaire » nous révèle-t-elle.

« J’ai dû renforcer mon staff et faire une extension des horaires d’ouverture pour répondre à la demande des clients. Les soldes commencent à rentrer dans les habitudes de consommateurs algériens. La preuve, regardez le monde qu’il y a. Nous ouvrons entre 9h et 22h et notre boutique ne désemplit pas ».

Première, deuxième, troisième démarque

Rue Didouche Mourad, les vitrines affichent de grands écriteaux en rouge : soldes.Tiya, boutiques de prêt-à-porter féminin est prise d’assaut. Une petite queue se forme devant la cabine d’essayage. « Les soldes commencent à 30% », nous lance une jeune femme en plein essayage. « C’est intéressant de s’acheter quelques nouveaux articles, pour changer un peu de garde-robe, en profitant des soldes. »

Chemisier à 3430 da au lieu de 4900 da, manteau à 13 230 da da au lieu de 18 900 da, cavalières à 4830 da au lieu de 6900 da…

Nassim Touami, le gérant de cette boutique confirme que les affaires tournent bien. « Tout doit partir en 6 semaines : chaussures, manteaux, parfums, pochettes. C’est le grand déstockage afin de laisser place à la nouvelle collection. D’ici 3 semaines il y aura la deuxième démarque à 50% puis les derniers articles seront liquidés à 1000 da pièce ».

Vraies fausses soldes

Rabie et Narimane, autre enseigne ayant pignon sur la rue Didouche Mourad. Ensemble classique, robes de cocktail et manteaux élégants flanqués de prix au rabais attirent des foules de consommatrices.

Khelifa Boubakeur, patron de cette boutique et de deux autres franchises ‘Paul Brial ‘ et ‘Mado et les autres’ a fait les choses dans les règles de l’art.

« Finie l’anarchie. Les soldes sont désormais réglementées. Les commerçants sont tenus de présenter un dossier à la direction de la concurrence et des prix, avec une demande manuscrite, un tableau comparatif du prix initial et celui des soldes, factures d’achat à l’appui », dit-il en exhibant son autorisation.

Dans cette boutique, les ristournes oscillent entre 20 et 50 %. « 2018 n’a pas été terrible au niveau des ventes. Mon souci est donc d’écouler toute cette marchandise afin de la remplacer par la nouvelle collection printemps- été ».

Ce commerçant ne mâche pas ses mots à propos des vendeurs qui gonflent les prix et inventent des rabais fictifs lors des soldes, afin d’appâter la clientèle. « C’est de la concurrence déloyale. Une escroquerie dont les clients ne sont pas dupes. J’ai observé que ma clientèle avait déjà repéré des articles et noté les prix depuis deux semaines déjà, en perspective des soldes. Ce sont de vraies soldes et non des attrape- nigauds ».

Vêtements, chaussures, articles de sport, sacs et autres accessoires affichent des rabais. Cependant, la période des soldes pousse souvent à la surconsommation.

En croyant faire de bonnes affaires, on achète souvent des articles dont on n’a pas forcément besoin. « Chaque année, au moment des soldes, je suis submergée par une irrépressible fièvre acheteuse et me retrouve avec des placards débordants de vêtements neufs jamais portés », nous confie une cliente rencontrée dans l’une des boutiques de prêt-à-porter.

Durant six semaines, les centres commerciaux et autres magasins d’habillement vont vivre à l’heure de la consommation frénétique. Modèles, tailles, couleurs : premiers arrivés, premiers servis. Les clients le savent et consacrent de longues heures au shopping dans l’espoir de faire de bonnes affaires durant ces soldes d’hiver.

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