Tebboune recadre les chefs d’entreprise algériens

“Qui n’avance pas recule”. Lors de sa rencontre, jeudi 2 octobre, avec les opérateurs économiques, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a salué les avancées de l’industrie nationale et le succès de l’IATF 2025 au cours de laquelle les participants algériens ont conclu pour 23 milliards de dollars de contrats et d’intentions contractuelle.

Néanmoins, le Président a mis en garde les opérateurs de dormir sur leurs lauriers, les incitant à concrétiser les accords conclus et à étendre leurs activités. Il a aussi fustigé certains comportements qui ont la peau dure, comme les malversations aux importations, la spéculation ou encore la corruption.

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“A partir de cette réunion, les opérateurs économiques publics ou privés doivent prendre leurs précautions”, a-t-il dit. Les opérateurs doivent d’autant plus être vigilants que le succès économique de l’Algérie ne plaît pas à tout le monde. Certaines parties ont “juré que l’Algérie n’atteindra pas 2027, car si elle arrive à cette année, ce sera l’immunité économique”, a indiqué le chef de l’Etat.

Pneus : Tebboune exprime son étonnement

Aussi, la découverte par les opérateurs africains du produit algérien à l’occasion de l’IATF est “une opportunité qu’il ne faudra pas manquer”.

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Abdelmadjid Tebboune a appelé les opérateurs à avoir de l’ambition, leur signifiant que celui “qui n’avance pas recule” et que “si tu fais du surplace, les gens te dépassent”.

Le président Tebboune a cité le cas de l’entreprise Inatel qui produit les terminaux de paiement électronique qui a reçu une commande ferme de deux millions d’appareils du Nigeria mais qui a avoué que ses moyens de production sont limités.

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« J’ai une entreprise publique qui a signé un contrat pour la fourniture de deux millions de TPE (terminaux électroniques de paiement) et j’ai suivi les déclarations de son DG à la télévision où il parlait d’une capacité de 6.000 appareils par jour (…) Ce n’est pas le moment de tenir de tels propos », s’est-il étonné.

Ou encore un fabricant de pneus qui exporte vers l’Europe mais qui n’arrive pas à couvrir toute la demande. S’il n’a pas cité le nom de ce producteur, il fait allusion au groupe privé Iris, seul fabriquant algérien de pneumatiques dont les produits ont suscité une vive polémique cet été quand l’Algérie a connu de fortes tensions sur les pneus pour voitures.

Pour le président, c’est “un réflexe du passé”. Il faut ouvrir d’autres chaînes, établir des sous-traitances, travailler en trois brigades, a-t-il suggéré, assurant que l’Etat est disposé à tout fournir pour qui veut entendre son activité, que ce soient des assiettes de terrain ou des crédits supplémentaires.

Les messages de Tebboune aux patrons algériens

Car il y va de la crédibilité de l’Algérie.  “Quelles que soient les difficultés, la crédibilité de l’Algérie est au-dessus de toute autre considération”, a-t-il tonné, ajoutant que l’Algérie “n’est pas une vitrine d’échantillonnage, mais un pays de production qui accélère son industrialisation”.

Le président a aussi insisté sur la qualité qui, si elle n’est pas améliorée, doit au moins rester au standing auquel le produit algérien est connu.

Abdelmadjid Tebboune est revenu sur la relance de l’industrie algérienne après un “désert Industriel” qui a ramené la part de l’industrie dans l’économie a 3%.

Aujourd’hui, s’est-il félicité, “l’industrialisation avance au galop” avec l’objectif d’atteindre au moins 13% de contribution au PIB, citant en exemple les 17 000 projets inscrits à l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), susceptibles de créer 420 000 postes d’emploi.

Tebboune dénonce certaines pratiques

Néanmoins, ces acquis ne sont pas “éternels” et il ne faut pas “baisser les bras.”, a-t-il dit aux opérateurs.

Le président de la République a aussi mis en garde contre certains comportements négatifs qui continuent à être constatés, comme les malversations aux importations. L’exemple qu’il a cité, c’est celui d’une entreprise de raffinage de sucre qui, à peine entrée en production, a introduit une demande d’importation de 250 camions.

“Vos matières premières sont la priorité des priorités, mais 250 camions, ce n’est pas de la matière première, c’est du trafic”, a-t-il accusé.

Abdelmadjid Tebboune est aussi revenu pour la deuxième fois en quelques jours sur les céréaliculteurs qui ne remettent pas leur production aux centres de collecte. Comme il a rappelé que malgré une forte baisse à hauteur de 85%, il y a toujours des résidus de la corruption.

 “Celui qui se croit malin” va connaître le sort de ceux qui l’ont précédé, et même plus, a-t-il mis en garde.  Il a aussi vilipendé ceux qui achètent la pomme à 250 dinars chez les agriculteurs pour la revendre 800 dinars le kilo. « Vous tapissez votre chemin vers l’enfer », a-t-il lancé.