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Titre de séjour en France : ils paient 12.000 € et vivent un cauchemar

Titre de séjour en France : ils paient 12.000 € et vivent un cauchemar

Par lefebvre jonathan / Adobe Stock
Demande de titre de séjour

Certains étrangers sont prêts à tout pour arriver en France. Une fois dans l’Hexagone, ils découvrent que la vie dont ils rêvaient était juste un mirage.

Six ressortissants marocains ont été victimes de cette idée fantasmée de l’Eldorado européen. Ils ont dépensé d’importante sommes pour partir en France pour se retrouver finalement exploités dans des domaines viticoles à Bordeaux, rapportent plusieurs médias français cette semaine.

Ils viennent en France en quête d’une vie meilleure, ils vivent un véritable cauchemar

Les victimes ont été arnaquées par deux de leurs compatriotes, un père et son fils, Ahmed et el Mehdi Genna, qui leur ont promis un titre de séjour en France, un emploi stable payé 1.500 € par mois ainsi qu’un logement. En contrepartie, les candidats à une « vie meilleure » en France devaient payer 12.000 € avant de quitter le Maroc.

Une fois la transaction faite, les six ouvriers recrutés au Maroc, se sont retrouvés au cœur d’un véritable cauchemar. Un hébergement indigne ainsi qu’une exploitation effrénée dans les vignobles sans même être rémunérés.

Un premier ouvrier a déposé plainte en septembre 2022. Quand il était au Maroc, il travaillait comme mécanicien. Il témoigne que pour venir en France, il a dû puiser dans ses économies mais aussi dans celles de sa mère et de sa sœur.

Des conditions d’hébergement indignes et un rythme de travail effréné

Il raconte qu’il est arrivé en France en juin 2022 et qu’il s’est retrouvé dans un logement exigu qui ne disposait pas d’eau chaude et où s’entassaient huit personnes qui dormaient sur des matelas sales à même le sol.

Dans les vignobles, le rythme de travail est effréné. Les ouvriers ne disposaient que d’une pause déjeuner de 15 minutes. Il confie avoir travaillé 18 jours sans aucune rémunération. « J’ai accepté car je rêvais d’une vie meilleure en France », déplore-t-il.

Un autre ouvrier confie quant à lui qu’il s’agit d’une « vaste arnaque ». Il relate qu’il avait confiance en Mahdi qu’il connaissait depuis son enfance. « Je n’avais pas de raison de douter de lui », regrette-t-il.

Suite aux plaintes de leurs victimes, Ahmed et el Mehdi Genna se sont retrouvé devant le tribunal correctionnel de Libourne, en Gironde, le 15 octobre 2024. Ils sont accusés de traite d’êtres humains dans des domaines viticoles de Bordeaux.

« Rien n’est vrai, ils mentent » : l’accusé se défend

Les victimes ont livré devant le juge des récits similaires. Cependant, face à eux, Ahmed Genna balaie les accusations portées contre lui d’un revers de main. Il va encore plus loin et assure que les ouvriers ont porté plainte contre lui et son fils pour pouvoir décrocher un titre de séjour.

« Rien n’est vrai, ils mentent », assène l’accusé qui assure qu’aucune des victimes ne lui a donné de l’argent pour venir en France. Selon lui donc, tout s’est fait dans le respect de la loi et ce sont les victimes qui n’ont pas su supporter la charge du travail dans la vigne. « Ce sont des incapables, ils n’ont même pas travaillé une seule journée, je n’avais pas à les payer », s’est-il défendu.

Concernant les conditions d’hébergement indignes, confirmées par l’inspection de travail, Ahmed Genna, qui comparait aussi en tant que représentant légal d’une société servant d’interface avec les domaines viticoles, assure que le logement était propre et ce sont les ouvriers qui l’ont Sali exprès pour prendre des photos et des vidéos à présenter devant le juge en guise de preuves.

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