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Trois gros mensonges du discours anti-algérien en France

En France, les tenants du discours anti-algérien qui se relaient sur les plateaux TV, utilisent le mensonge pour stigmatiser les Algériens et l’Algérie.

Trois gros mensonges du discours anti-algérien en France
France : trois grosses contrevérités sur l’Algérie. / Par fatih / Adobe Stock pour TSA
Rafik Tadjer
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Dans sa propagande anti-algérienne, l’extrême-droite française a recours quotidiennement au mensonge et aux contre-vérités.

La dernière trouvaille d’Eric Zemmour est une couleuvre particulièrement grosse. Les extrémistes français ont évidemment de qui tenir. C’est Goebbels, le ministre de la propagande d’Hitler, qui disait que “plus le mensonge est gros, mieux il passe”. 

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Passons les exagérations sur la proportion des Algériens dans la population carcérale et dans les délits, leur part dans les prestations sociales et tous les clichés qu’on leur colle à tort, pour ne citer que les gros mensonges vite démentis par la réalité et les chiffres. 

Aide au développement

En septembre 2024 la député européenne du parti d’Eric Zemmour, Sarah Knafo, a soutenu que l’Algérie percevait annuellement 800 millions d’euros de la France au titre de l’aide au développement.

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Cette affirmation mensongère a donné lieu à un dépôt de plainte de l’Etat algérien devant la justice parisienne. La plainte a été classée mais le parquet de Paris a reconnu que l’information n’était pas suffisamment vérifiée.

Le média français TF1 avait en effet rectifié après enquête sur le montant avancé couvre cinq années. De plus, cette prétendue ”aide” était destinée aux universités françaises pour la prise en charge des étudiants algériens. Elle contribue avant tout au rayonnement international de la France.

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En février dernier, l’ambassade de France a dévoilé le montant de 132 millions d’euros dont 121 millions alloués aux ministères de l’Education et de l’Enseignement supérieur, destinés aux bourses des étudiants algériens en France.

Pour l’aide que recevait réellement l’Algérie, elle est signifiante, et d’ailleurs le gouvernement a décidé de s’en passer définitivement.

En juillet, Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française du développement (AFD), a catégoriquement démenti toute aide à l’Algérie.

“On ne fait pas de financement en Algérie. Je crois qu’on est sur quelques dizaines de milliers d’euros. Encore une fois, l’Algérie ne s’endette pas et ne prend pas d’argent venant de l’Agence française du développement”, a-t-il dit.

Ces clarifications n’étaient, pas du reste, nécessaires. Tout le monde sait que l’Algérie est un pays qui finance ses propres projets à coup de milliards de dollars et apporte régulièrement une aide colossale à des États africains.

Le coût de l’accord de 1968 

Malgré tout, il arrive que cette histoire d’ “aide française à l’Algérie” soit ressortie par les figures du courant anti-algérien dans la classe politique ou dans certains médias français.

Plus récemment, un rapport parlementaire a évalué le coût de l’accord de 1968 sur l’immigration à 2 milliards d’euros. Le rapport a été rédigé par deux députés du parti d’Emmanuel Macron mais c’est l’extrême-droite qui s’en est saisie comme argument supplémentaire afin d’obtenir la révocation de l’accord et pousser les deux pays vers la rupture.

Les conclusions du rapport ont été démenties par le ministre des Affaires étrangères, sur la base de ce que ses auteurs ont eux-mêmes écrit.

“Les rapporteurs et l’administrateur qui ont travaillé avec eux admettent eux-mêmes que le coût est impossible à fiabiliser”, a déclaré Jean-Noël Barrot le 21 octobre devant l’Assemblée nationale française.

Ce n’est pas la première fois que l’accord de 1968 fait l’objet d’une contre-vérité. Le courant extrémiste a toujours soutenu qu’il était avantageux pour les Algériens, ce que de nombreuses voix ont démenti, estimant que l’accord a été “vidé de son sens” par les multiples révisions qu’il a subies, et que, sur certains aspects, il est même désavantageux pour l’immigration algérienne.

À la même occasion, Jean-Noël Barrot a expliqué qu’en cas de suppression de l’accord, il y aura “sans doute un peu moins d’immigration familiale et un peu plus d’immigration économique et étudiante parce que, par rapport au droit commun, certaines dispositions de l’accord de 1968 sur l’immigration économique et étudiante sont moins favorables (pour les Algériens).”

Immigration clandestine

Dimanche, le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf a dénoncé un chiffre fantaisiste.

« J’ai entendu récemment qu’il (accord de 1968) coûtait deux milliards d’euros à la France, ce qui m’a rappelé l’aide au développement. Cela n’a rien à voir avec la réalité. C’est totalement infondé. Ce sont des chiffres fantaisistes », a critiqué le chef de la diplomatie algérienne dans un entretien à AL24 News. 

Face à ces revers répétés, le courant anti-algérien se devait de sortir du “lourd”. Et c’est Éric Zemmour qui s’en est chargé. 

Fin octobre, le fondateur de Reconquête a accusé l’Algérie d’organiser “l’invasion de la France” et de lui “mener une guerre par l’immigration”.

Comment ? Bravant le ridicule, Zemmour a soutenu que le gouvernement algérien “affrète des bus pour des jeunes gens afin de les mettre dans des embarcations, qu’ils arrivent sur les côtes espagnoles avant d’aller en France”. Contrairement aux précédentes allégations, celle-ci ne mérite évidemment pas un démenti.

Lors de la visite du ministre de l’Intérieur espagnol à Alger le 20 octobre dernier, son homologue algérien s’est exprimé sur le chantage migratoire. Saïd Sayoud a assuré que l’Algérie n’utilisait pas cette carte pour faire pression sur l’Europe, contrairement à certaines parties, allusion au Maroc. Et il n’a pas tort.

En mai 2021, le royaume a lâché sa bombe migratoire sur les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, pour obliger le gouvernement espagnol à adopter ses thèses concernant le Sahara occidental, ce qu’il a obtenu une année après.

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