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Trois personnalités nationales appellent à un front contre le 5e mandat

Trois personnalités nationales appellent à un front contre le 5e mandat

Ali Yahia Abdenour, Ahmed Taleb-Ibrahimi et Rachid Benyelles ont lancé ce samedi 7 octobre un appel pour faire « taire nos divergences culturelles, linguistiques et politiques » afin d’éviter au pays le « naufrage » et « sauver ce qui peut encore l’être » face à l’hypothèse d’un cinquième mandat pour le président Abdelaziz Bouteflika.

Dans une déclaration publiée ce samedi 7 octobre, ces trois personnalités nationales reviennent d’abord sur l’état de santé du chef de l’État. « Au-delà des conditions particulières dans lesquelles il avait été porté au pouvoir en 1999, ou des ajustements successifs de la Constitution pour en faire un document assurant une présidence à vie, le chef de l’État actuel, très lourdement handicapé, notamment depuis sa deuxième hospitalisation à l’étranger en mai 2013, n’est manifestement plus en mesure continuer à diriger le pays », indiquent-ils.

« Dans tout autre pays démocratique, pareille situation aurait conduit, soit à une démission librement exprimée par le Président, au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, soit à la destitution de celui-ci par voie constitutionnelle. Hélas ! Pas en Algérie où l’état d’empêchement,  pourtant prévu dans l’article 102 de la Constitution, ne peut être appliqué tant que les  institutions chargées de sa mise en œuvre sont aux ordres de ceux qui détiennent  véritablement le pouvoir, à-savoir, l’entourage familial du Président et un groupe de puissants oligarques disposant des richesses du peuple selon leur bon vouloir », affirment ces trois personnalités qui accusent le groupe qui ‘détient le pouvoir’ d’avoir notamment ‘détourné et dilapidé la manne pétrolière sans se soucier de l’avenir du pays’ ».

Ali Yahia Abdenour, Ahmed Taleb-Ibrahimi et Rachid Benyelles estiment que les Algériens n’ont pas réagi à cette situation par peur de « compromettre le rétablissement de la paix sociale enfin retrouvée et de revenir aux années les plus sombres du terrorisme avec les conséquences dramatiques qui pourraient en découler de nouveau ».

« Cette peur a inhibé chez eux toute volonté de réagir pour changer le cours des événements et mettre fin aux pratiques mafieuses qui ont fini par discréditer et ruiner un pays riche, réduit aujourd’hui à faire fonctionner la planche à billets », poursuivent les trois personnalités qui assurent que le « financement non-conventionnel » « marque le point de départ d’un processus de paupérisation qui accentuera  inévitablement le mécontentement populaire et pourrait conduire à des troubles ».

« Forts de l’impunité dont ils ont bénéficié jusqu’à présent et persuadés qu’ils peuvent tout se permettre en l’absence de réactions significatives de la part des partis d’opposition et de l’opinion, les responsables de cette banqueroute poussent l’arrogance et le mépris envers les citoyens jusqu’à préparer la candidature pour un cinquième mandat présidentiel, d’un vieil homme impotent et incapable de s’exprimer ! Trop, c’est trop », lâchent-ils avant de réitérer la nécessité de faire taire les divergences.

« Pour nous faire entendre et faire barrage à ceux qui ont confisqué notre destin depuis près de vingt ans, nous devons parler d’une seule voix et nous mobiliser derrière ceux des partis d’opposition qui s’engageront à respecter un programme d’action commun visant l’instauration de la démocratie, l’application de la justice sociale et le respect des libertés publiques individuelles et publiques », écrivent-ils.

« Nous n’insisterons jamais assez sur le fait que seul un front commun est en mesure de peser sur la situation  pour changer le rapport des forces, et favoriser l’avènement d’hommes et de femmes de qualité », soulignent les signataires de la déclaration.

Ces derniers invitent l’armée de « se démarquer de manière convaincante du groupe » qui détient le pouvoir. « Quant à l’Armée nationale populaire qui demeure encore l’institution la moins dépréciée du pays, le moins qu’elle puisse faire, à défaut d’accompagner le changement qui s’impose et de participer à l’édification d’une République véritablement démocratique, c’est de se démarquer de manière convaincante du groupe qui s’est emparé indûment du pouvoir et entend le conserver en laissant croire qu’il a le soutien de cette même institution », concluent-ils.

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