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Un Algérien, traqué par toutes les polices du Canada, tué dans une fusillade

Un Algérien, traqué par toutes les polices du Canada, tué dans une fusillade

Recherché pour le meurtre de son ex-petite amie, Abderrahmane-Adam Bettahar, 21 ans d’origine algérienne, a été tué vendredi dernier par des policiers lors d’un échange de tirs près d’Edmonton dans l’ouest canadien. Un membre des forces de la Gendarmerie royale du Canada a été blessé dans cette opération mais sa vie n’est pas en danger.

Après une cavale de près d’une semaine, le jeune homme a été reconnu par des patrouilleurs sur une autoroute à quelques 300 km de Calgary, la ville où il a tué Nadia El-Dib, 22 ans d’origine libanaise druze.

Une course-poursuite a alors commencé. Le jeune homme seul au volant d’une Ford Explorer 2004 faisait l’objet d’un mandat d’arrestation pan-canadien pour meurtre au premier degré. Il était traqué par toutes les polices du Canada.


Les policiers ont tenté d’immobiliser le véhicule en utilisant des herses, mais le jeune homme a pu les éviter dans un premier temps. La deuxième tentative a été la bonne. En sortant de son véhicule, il a été abattu lors de l’échange de tirs qui s’en est suivi.

Les circonstances exactes du meurtre n’ont pas encore été rendues publiques par le service de police de Calgary.

Folie meurtrière

Selon le témoignage d’une des sœurs de la victime, Nadia El-Dib était en relation avec le jeune homme mais avait rompu avec lui récemment. Chose qu’il n’aurait pas acceptée. « Il a été trop insistant et Nadia lui a dit qu’elle ne voulait plus de lui », explique sa sœur.


Le jeune homme éconduit aurait, selon une source proche de sa famille, subi un choc à cause de cette rupture. Il a même dû voir un médecin à l’hôpital. Il avait un rendez-vous avec un psychiatre lundi et le drame est survenu dimanche.

Adam Bettahar n’était pas connu pour avoir des problèmes de santé mentale. Pendant sa cavale, ses proches ont essayé d’entrer en contact avec lui sur son téléphone par message texto dans l’espoir qu’il se rende et qu’il subisse un procès.

La famille privilégierait la thèse de la folie passagère. Dans le système judiciaire canadien, ceci lui aurait permis, sous toute réserve, de s’en sortir avec un verdit de « non responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux ». Plusieurs procès hypermédiatisés ont connu ce genre de verdicts. En 2016, un jeune homme de Calgary qui avait tué cinq de ses amis lors d’une soirée a été reconnu « non criminellement responsable ». Plus récemment, le tueur de la mosquée de Québec qui a fait 6 morts, cinq blessés graves et 17 orphelins, et bien qu’il ait plaidé coupable, a mis de l’avant son suivi pour troubles anxieux.

La sœur de la victime espère que la mort de Nadia « puisse aider toutes celles qui sont prises dans une relation abusive ou toxique à rompre et parler au lieu de vivre dans la peur ». « C’est l’histoire d’un homme rejeté et qui s’est senti tellement blessé qu’il a décidé de prendre une vie innocente . Nous espérons que Nadia sera la voix des femmes qui ont vécu la même histoire », a-t-elle ajouté.



Originaire de Chlef

Nadia El-Dib est née à Montréal. Elle avait trois autres sœurs et vivait à Calgary depuis 11 ans. Elle aimait la mode comme toutes les jeunes filles de son âge et ambitionnait de devenir avocate. Ses funérailles selon le rite musulman ont eu lieu hier à Calgary où elle a été enterrée.

Le tueur est né aussi à Montréal. Sa famille est originaire de Chlef (Algérie). Il vivait avec sa mère, ses deux frères et sa petite sœur. Ses parents ont divorcé il y a quelques années. Son père est rentré définitivement en Algérie.


Sur sa page facebook qui a été fermée hier par le réseau social, il semblait aimer les voitures et les armes de poing.

Selon les témoignages recueillis dans l’entourage de sa famille, le tueur n’était pas connu par un caractère violent. On pouvait le croiser les vendredis à la mosquée. Il avait fini son lycée et voulait devenir ambulancier.

Son corps devrait être rendu à sa famille d’ici mardi. Il sera enterré à Calgary. Des membres de la mosquée ont organisé une collecte pour aider sa mère monoparentale à faire face aux frais d’enterrement.

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