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Un émissaire du Qatar reçu en Arabie saoudite : vers une détente dans la crise du Golfe ?

Un émissaire du Qatar reçu en Arabie saoudite : vers une détente dans la crise du Golfe ?

Le roi Salmane d’Arabie saoudite a ordonné l’ouverture de la frontière saoudienne pour permettre aux Qataris d’effectuer le hadj. La décision a été annoncée en pleine dans la nuit de mercredi à jeudi par l’agence officielle SPA après que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a reçu à Jeddah un émissaire de Doha, cheikh Abdallah ben Ali Al Thani.

Il s’agit de la première rencontre à ce niveau depuis la décision le 5 juin de l’Arabie saoudite de rompre ses relations diplomatiques avec le Qatar, et de fermer les frontières aériennes, maritimes et terrestres.

Pendant la rencontre à Jeddah, l’émissaire qatari a salué « les relations fraternelles ancrées dans l’histoire entre le royaume et le Qatar », selon. Le prince Mohammed a lui aussi évoqué « la profondeur des relations historiques » entre les deux pays. Des termes qui n’étaient plus utilisés depuis le début de cette crise inédite dans le Golfe, à laquelle les médiateurs koweïtien et américain tentent de trouver une solution.

Conversation saoudo-américaine

Avant l’annonce saoudienne relayée par tous les médias du Golfe, le prince Mohammed avait reçu un appel du secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson pour parler des « développements dans la région », selon SPA. M. Tillerson s’est beaucoup impliqué, avec l’émir du Koweït, pour tenter de désamorcer la crise, les Etats-Unis étant alliés à la fois avec Ryad et Doha.

Sur proposition du prince Mohammed, le roi Salmane a approuvé l’entrée des pèlerins qataris par l’unique poste-frontière terrestre de Salwa puis leur transport depuis l’aéroport international du roi Fahd à Dammam vers les lieux saints, selon l’agence saoudienne. Il a également ordonné l’envoi d’avions saoudiens à l’aéroport de Doha pour transporter « tous les pèlerins qataris à ses frais vers la ville de Jeddah », d’où ils gagneront la Mecque et Médine, dans l’ouest du royaume.

Des analystes ont mis en garde contre tout excès d’optimisme après l’annonce saoudienne. Ali Shihabi de l’Arabia Foundation à Washington a estimé qu’il s’agissait d’un simple « geste de bonne volonté » à l’égard du peuple qatari, « et non d’une percée » pour sortir de la tourmente diplomatique.

Sur les réseaux sociaux, les réactions étaient mitigées. « Nous n’avons pas besoin de l’aumône du roi » d’Arabie, « le pèlerinage est un droit qatari », a écrit un utilisateur de Twitter. « Salmane, vous êtes vraiment un roi humanitaire », a rétorqué un autre utilisateur.

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