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Une ancienne vidéo de Yasmina Khadra suscite une vive polémique en Algérie

Une ancienne vidéo de Yasmina Khadra suscite une vive polémique en Algérie

Une ancienne vidéo de Yasmina Khadra refait surface et provoque une vive polémique sur les réseaux sociaux algériens. L’écrivain algérien à succès est au cœur d’une vive polémique depuis samedi sur les réseaux sociaux. La cause ? Des propos qu’il a tenus, il y a quelques années, sur l’identité algérienne et les "Kabyles".

L’écrivain francophone a réagi et apporté des précisions. "Les Kabyles, je les aime, et ils le savent. Maintenant, réécoutons la vidéo à tête reposée et arrêtons de partir dans tous les sens", a-t-il écrit samedi sur Facebook.

La réaction de Yasmina Khadra

Yasmina Khadra n’est pas régionaliste. Il n’y a pas de doute. De nombreuses personnalités qui le connaissent l’ont rappelé. Il s’est certainement mal exprimé lors de son passage sur une chaîne de radio tunisienne.

Face à la polémique, Yasmina Khadra a commencé par expliquer que ceux qui voulaient s’en prendre à l’Algérie, avaient trouvé deux "brèches", la religion et l’identité.

"Les gens qui réfléchissent, pour nous laisser à la marge des peuples, ont trouvé chez nous deux brèches. Ils ont vu que nous aimons beaucoup notre religion, ils ont alors utilisé notre religion. On parlait de musulmans et d’islamistes et les gens sont tombés dans le jeu, jusqu’à tuer et égorger", a rappelé l’écrivain, allusion à la décennie noire qu’a vécue l’Algérie dans les années 1990.

Et de poursuivre : "Aujourd’hui, ils veulent utiliser l’identité, en disant que celui-là est Kabyle, cet autre est Algérien« .  Jusque-là, il n’y a pas de quiproquo dans les propos de celui qui a écrit »Les vertueux".

Il a affirmé ensuite que lors des ventes-dédicaces, il a refusé de signer ses ouvrages à ses lecteurs qui se présentent comme "Kabyles« . L’auteur raconte que lorsqu’il constate que le lecteur porte un prénom à connotation maghrébine, il a l’habitude de lui demander d’où il vient, d’Algérie, du Maroc ou de Tunisie. »S’il dit je suis algérien, je signe, s’il dit je suis kabyle, je ne signe pas", lâche-t-il.

"Il faut savoir que nous constituons une seule nation. Tu ne peux pas venir semer la vermine au sein du peuple. Nous sommes vulnérables. C’est de la fitna (discorde)", a ajouté Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohamed Moulessehoul.

"S’il dit je suis kabyle, je ne signe pas" : Yasmina Khadra s’explique sur ses propos polémiques 

"Il faut raisonner comme une nation, non comme une tribu. Aujourd’hui, nous sommes les valets de l’Occident. Si nous continuons comme ça, nos enfants seront ses esclaves", a-t-il conclu.

Les propos de l’écrivain ont suscité un tollé sur les réseaux sociaux. S’il est louable d’avoir le souci de l’unité nationale, il reste qu’il a mal exprimé le fond de sa pensée, estiment de nombreux internautes qui ne comprennent pas comment on peut refuser de signer un ouvrage à quelqu’un juste parce qu’il a décliné son identité ou sa région d’origine.

Il a pris le risque de confondre kabyles et militants du MAK qui a été classé en 2021 mouvement terroriste en Algérie et qui ne représente en rien les habitants de cette région d’Algérie, ce qui est dangereux. Des sujets aussi sensibles ne doivent pas être traités, avec des mots précis pour éviter les amalgames.

"Je n’ai jamais refusé de dédicacer mes livres à qui que ce soit. Dans la vidéo, c’est un trait de protestation, et non une affirmation", a expliqué l’écrivain.

En effet, devant l’ampleur de la polémique, Yasmina Khadra s’est expliqué samedi sur sa page Facebook. Il précise d’emblée que la vidéo « date de plusieurs années et non pas d’hier ».

Pourquoi donc ce n’est que maintenant qu’elle est partagée et commentée ?

« Ah, le buzz… Qu’est-ce qu’il ne faut pas perdre en son âme et conscience pour faire du buzz ! », écrit Khadra, qui explique que ses propos, il les a tenus en réponse « à un contexte précis : la montée en puissance du séparatisme en Algérie ».

« Mon propos est clair« 

« Mon propos est clair. Il déplore et dénonce cette dangereuse forme de ségrégation », défend-il, rappelant qu’il a tenu le même discours à Tizi Ouzou et dans un de ses romans. « Et je continuerai de la dénoncer tant que notre unité nationale sera menacée », insiste-t-il.

L’écrivain a dénoncé le fait qu’en France, certains soutiennent qu’il y a deux catégories d’Algériens, « les Kabyles, des gens bien, et les Arabes, les méchants ».

« Malheureusement, certains de nos compatriotes adhèrent à ce jeu de rôle insidieux et séditieux », regrette-t-il. Je me préoccupe des périls qui gravitent autour de notre nation si fragile et manipulable (…) Il suffit d’un soupir pour déclencher la tempête« , écrit Yasmina Khadra, qui estime qu’il est de son »devoir« de s’opposer à »ce genre de reniement de soi".

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