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Vaccins anti-Covid russe et chinois : « Nous n’avons aucune raison de douter »

Vaccins anti-Covid russe et chinois : « Nous n’avons aucune raison de douter »

La campagne de vaccination contre la Covid-19 commencera demain dimanche 27 décembre dans des pays européens, après le feu vert de l’Agence européenne du médicament pour l’utilisation du vaccin Pfizer-BioNTech.

En Algérie, le Président de la République a instruit dimanche 20 décembre le Premier ministre de réunir les membres du comité scientifique aux fins de sélectionner le vaccin anti-Covid à acquérir, afin d’entamer la vaccination en janvier.

« Aucune raison de douter »

Une semaine après, l’Algérie n’a pas fait son choix, et le gouvernement observe le silence total sur cette question. Selon des informations non confirmées, l’Algérie aurait opté pour le vaccin russe Sputnik V, qui suscite des interrogations notamment en Europe, et qui n’a pas été encore validé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), tout comme les vaccins développés par la Chine.

« Franchement, nous n’avons aucune raison de douter de l’efficacité du vaccin russe. Ni des vaccins chinois d’ailleurs. Nous ne devons pas tomber dans le piège de la dépréciation que les occidentaux font de la Russie. C’est une guerre politique et commerciale, comme ils l’ont fait avec la Chine, » soutient le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président du Conseil de l’Ordre des médecins, dans une déclaration à TSA.

« Gardons la tête froide. Nous avons des vaccins à acheter et une campagne de vaccination à lancer. Nous devons bien entendu nous assurer de la conformité des produits (vaccins) qui nous seraient éventuellement proposés. Nous avons l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), l’Agence nationale des médicaments, des virologues et immunologues, pour se pencher sur les dossiers scientifiques des vaccins, » rassure le Dr Bekkat Berkani, membre du Conseil scientifique de suivi de la Covid-19 en Algérie.

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« La vaccination, l’arme de destruction de l’épidémie »

 Selon le Dr Bekkat Berkani, pour avoir les meilleures chances de succès de la campagne de vaccination, « il faudra que le vaccin soit adapté au système vaccinal national qui est déjà en place, étant donné que nous avons des structures de santé de proximité, etc. ». Pour ce pneumologue, la « seule façon d’arriver à l’immunité collective c’est la vaccination ».

Le Dr Bekkat Berkani estime que la vaccination préviendra les formes graves du Covid-19 chez les personnes fragiles ou atteintes de comorbidités, sans compter l’effet positif sur les personnels soignants.

« Tout malade est un réservoir de virus. Par conséquent, quand on commence la vaccination, on désamorce les éventuels porteurs du virus. Et en plus, pour les personnes dont l’immunité est affaiblie, le vaccin  leur évitera la complication et éventuellement le passage en réanimation. Les personnes aux comorbidités aussi sont sujettes aux complications graves du Covid-19. Quand on commence à protéger ces catégories-là, on s’assure déjà qu’on ne les perdra pas. Ils seront des réservoirs éventuels du virus en moins. Les personnels soignants aussi concernés par la vaccination travailleront à l’aise en étant certains d’être protégés, » développe le praticien.

Pour lui, la vaccination « c’est l’arme de destruction de l’épidémie ». Et pour mettre toutes les chances de son côté, l’Algérie doit utiliser tous les éléments dont elle dispose, recommande le Dr Bekkat Berkani.

« D’abord, acquérir le vaccin ce qui n’est pas une mince affaire dans les conditions actuelles. J’espère que les efforts du gouvernement sous l’impulsion du président de la République paieront sachant que l’Algérie bénéficie d’un crédit à travers le monde, » considère le membre du comité scientifique.

Le Dr Bekkat Berkani met l’accent sur la nécessité d’informer les Algériens et les assurer que l’Algérie ne va pas acquérir un vaccin qui n’aura pas fait ses preuves, l’objectif étant de « barrer la route à tout type de spéculation ». « Il faut informer la population, » insiste-t-il.

Les raisons de la décrue de l’épidémie de Covid-19

L’arrivée annoncée du vaccin anti-Covid coïncide avec une situation épidémiologique qui connaît une stabilité en Algérie, rappelle le Dr Bekkat Berkani.

« La situation épidémiologique est stable. Il y a en effet moins de pression sur les hôpitaux. Mais il y a toujours cet effet yo-yo, » appuie-t-il. « La diminution est effective mais, je dirais, à quel prix ? Faisons le compte de toutes les privations : le transport terrestre ne marche pas au même titre que les transports aérien et maritime, les transports inter-wilayas ne marchent toujours pas, les trains et le métro sont à l’arrêt, etc. » tempère-t-il cependant, même s’il juge que les mesures d’isolement par parties ont donné leurs résultats dans la lutte anti-Covid.

Le Dr Bekkat Berkani se réjouit de la prise de conscience chez les Algériens par rapport au respect des gestes barrières, même si le facteur de la contrainte y est pour quelque chose.

« A mon avis, l’élément fondamental (à l’origine de la baisse des contaminations) c’est la prise de conscience enregistrée chez les citoyens, par peur ou par contraintes les citoyens sont très nombreux à mettre les masques, même les enfants. Cette prise de conscience est bien entendu la bienvenue, et signe que désormais nous sommes entrés dans une phase de nouvelles habitudes, » conclut le membre du comité scientifique.

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